Bilan n La finance islamique représente environ 1,5 % du marché bancaire national et 15% du marché bancaire privé en Algérie. «Le marché de la finance islamique en Algérie est faible comparativement à la valeur du marché bancaire», a indiqué, hier, le secrétaire général d'Al-Baraka Bank, Nasseur Haïdar, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue, hier, au centre de presse d'El Moudjahid, à Alger. Ce segment bancaire est représenté par Al Baraka Bank, qui active depuis 1991 en compagnie de Al Salam Algérie, agréées en octobre 2008 et AGB. Le marché de la finance islamique en Algérie s'est développé en 18 ans d'existence avec l'arrivée de plusieurs banques et une compagnie d'assurance islamique. Ces institutions opèrent actuellement en Algérie selon les préceptes de la charia, a rappelé M. Haïdar, en ajoutant que la banque El Baraka a réussi à relever ses actifs à plus de 100 milliards de dinars en vue d'une meilleure réponse aux besoins de sa clientèle. D'autres banques sont toujours en attente d'agrément auprès de la Banque d'Algérie. Il s'agit, entre autres, d'Abu Dhabi Islamic Bank et de Kuwait Finance House (KFH). Les activités financières inspirées de la loi islamique proscrivent l'usure et la spéculation. En plus de l'étroitesse du marché de la finance islamique dans notre pays, les principaux acteurs du domaine regrettent l'absence d'un cadre juridique spécifique. «En externe, dans les relations avec les autorités monétaires et l'administration fiscale, les produits de la finance islamique sont considérés comme des opérations bancaires normales. Il n'y a pas de reconnaissance formelle de la particularité et de la spécifié de ce type de finance», affirme le secrétaire général d'Al Baraka Bank. Abordant les autres difficultés que rencontre la finance islamique en Algérie, M. Haïdar a souligné le manque flagrant de formation dans ce segment des finances. «La France, quoique ne disposant pas de banques islamiques, assure des formations dans ce domaine, alors que notre pays qui dispose pour l'instant de trois banques islamiques, n'en offre aucune», a-t-il expliqué. De son côté, le directeur d'Isla-Invest, Zoubeir Ben Terdeyet a souligné : «Notre souhait est de voir l'université algérienne dispenser des formations en matière de finance islamique, d'autant plus que ces banques enregistrent un engouement de plus en plus important en Algérie.» À ce propos, il a indiqué que cinq formations sont dispensées en France, au niveau de l'université de Paris Dauphine et de Strasbourg notamment. A la question de savoir si la vague de xénophobie en Europe a eu des effets négatifs sur l'engouement des gens pour la finance islamique, il a répondu par l'affirmative. «Cette vague de xénophobie a freiné le développement du secteur.» Il a précisé que ce système bancaire n'est pas confessionnel, c'est-à-dire que ce n'est pas un système destiné exclusivement aux musulmans, «Il est universel».