Al Baraka Bank et la Banque islamique pour le développement sont en train de développer un produit financier qui donnera une impulsion nouvelle au marché financier. "Une société de leasing est en cours de création, avec la Banque islamique pour le développement, pour financer les petites et moyennes entreprises (PME)", a annoncé, hier, le secrétaire général d'Al Baraka Bank, Hideur Nacer. S'exprimant en marge de la conférence de presse, organisée au centre de presse d'El Moudjahid sur les perspectives de la finance islamique en Algérie, M. Hideur a précisé que ce projet est en cours d'élaboration et sera lancé au milieu de l'année 2011, soulignant, toutefois qu' il y a un intérêt grandissant pour financer les investissements et la production. "Il y a également un intérêt pour les micro-financements de la part de l'agence de coopération allemande (GTZ) et des institutions suisses pour développer de nouvelles formules de micro-financement, à travers la participation (Moussahama) et les crédit sans intérêt", a-t-il ajouté. Il a cité également la coopération d'Al Baraka Bank avec le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs pour octroyer des crédits sans intérêt des fonds de la Zakat pour financer de petits projets. Concernant le développement de la finance islamique en Algérie, ce banquier a affirmé que l'absence du cadre juridique n'est pas un handicap pour le développement du marché de la finance islamique, mais, a-t-il dit, le cadre juridique de la fiance islamique doit être défini. Selon lui, depuis l'avènement de la finance islamique en Algérie, dans le début des années 1990, elle était tolérée en interne et non dans ses relations avec les autorités monétaires et les institutions fiscales. Les opérations de la finance islamique sont considérées comme des opérations bancaires normales. Mais sans qu'une reconnaissance formelle de ces spécificités soit accordée. Le SG d'Al Baraka Bank a cité, à titre d'exemple, l'opération de la Mourabaha. "Elle est une vente à crédit, mais du point de vue de la finance islamique l'aspect commercial de cette opération prime sur la dimension "crédit". Du point de vue réglementaire elle est considérée comme une simple opération de crédit conventionnel", a-t-il expliqué, souhaitant que les opérations de la finance islamique soient définies juridiquement comme l'opération du leasing (Idjara). Ce responsable suggère que des aménagements soient apportés à la réglementation bancaire et fiscale pour reconnaître légalement ces opérations. Par ailleurs, M Hideur estime l'ouverture d'initiative financière en renforçant le contrôle est nécessaire pour l'élargissement du marché financier et les produits financiers, compatibles avec les convictions de la société, sa culture et ses sensibilités. "Cela procurera plus de dynamisme au marché financier algérien, qui est quasiment stagné", a-t-il dit en soulignant le besoin impérieux de l'établissement d'un climat approprié, sur le plan fiscal et administratif. "La réalité actuelle suggère que le marché financier algérien est encore en deçà de ses potentialités. Il est temps de lui donner une impulsion", a-t-il poursuivi. Selon lui, il y a beaucoup de banques islamique et des banque traditionnelles qui s'intéressent au marché financier algérien qui est, ces 4 dernières années, en état de recadrage structurel, sur le plan juridique : projet d'amendement sur la monnaie et le crédit et les nouvelles conditions qui fixent le seuil minimal du capital requis pour pouvoir exercer en Algérie. "Il y a un grand intérêt pour le marché de la finance islamique algérien de la part des banques de différents pays", a-t-il précisé, soulignant que la proportion du marché de la finance islamique en Algérie dans l'ensemble du marché financier est encore faible. Elle ne dépasse pas 1.5 % de l'ensemble du capital des banques.