Part n La finance islamique en Algérie représente environ 1,5% du marché bancaire national, soit 15% du secteur privé, a indiqué Nacer Haïdar, secrétaire général d'Al Baraka Bank. Ces dernières années, la finance islamique suscite un intérêt à travers le monde et particulièrement dans les économies occidentales, où s'installent des institutions spécialisées dans ce créneau. Selon Zoubeir Ben Terdeyet, directeur d'Isla Invest, un cabinet français de conseil en investissements financiers et immobiliers conformes aux principes de la charia, l'Algérie n'est pas en retard par rapport aux autres pays maghrébins. Au Maghreb, l'Algérie et la Tunisie sont en avance, tandis que le Maroc accuse un certain retard, la Libye en est à ses débuts et la Mauritanie à deux petites banques. Toutefois, selon le secrétaire général d'Al Baraka Bank, qui intervenait lors d'une conférence de presse organisée par le centre de presse d'El Moudjahid, le marché de la finance islamique en Algérie «est faible comparativement à la valeur du marché bancaire». Mais il y a une «volonté d'aller de l'avant», estime, pour sa part, M. Ben Terdeyet. Actuellement, il existe trois banques et une compagnie d'assurances qui appliquent la finance islamique en Algérie. Il s'agit d'El Baraka Bank (la première banque islamique installée en Algérie en 1991. Ses actionnaires sont la Banque de l'Agriculture et du Développement rural et le Groupe Dallah Al Baraka d'Arabie saoudite. Elle est membre de l'association des banques et établissements financiers), Essalem Banque, AGB, et la compagnie Salama Assurance. «Il y a aussi des banques publiques et même étrangères qui ont introduit dans leur système financier les pratiques et des produits répondant aux principes de la finance islamique. Ce n'est peut-être pas suffisant pour le marché algérien, dont l'expérience est relativement jeune en la matière, mais je suis rassuré car ce type de banque a une capacité de développement et de croissance très importante, ce qui va permettre à ce secteur de réaliser de bons résultats», a souligné M. Haïdar, en marge de cette conférence. Il faut noter que d'autres banques, à savoir Abou Dhabai Islamique (ADIB) et KFH Banque islamiques, attendent encore leur agrément pour investir en Algérie. Par ailleurs, il faut souligner que plus de 700 milliards de dollars d'actifs sont gérés dans le monde selon les principes de la charia et enregistrent une croissance de plus de 15% sur les dix dernières années. Aujourd'hui, il existe quelque 37 institutions financières qui opèrent en Afrique pour une population musulmane de 412 millions d'habitants. Selon une étude réalisée par Moody's, une agence de notation financière, le marché de la finance islamique en Afrique est aujourd'hui estimé à 235 milliards de dollars pour un volume actuel de 18 milliards, un potentiel de croissance important. Les pays de l'Asie tels que la Malaisie, sont au cœur de la croissance de la finance islamique dans le monde. Ils sont suivis de près par les pays européens tels que la Grande-Bretagne et l'Allemagne. La France, quant à elle, essaye «de prendre le train en marche pour développer la finance islamique en incitant des banques issues notamment des pays du Golfe, à venir s'y installer».