Les terres agricoles algériennes ne sont pas suffisamment fertilisées, les besoins de la superficie agricole utile (SAU), estimée à 8,4 millions d'hectares, sont supérieurs à 800 000 tonnes par an de fertilisants, a estimé hier, lundi, Mazouz Bendjeddou, directeur, chargé du marché intérieur à l'entreprise Fertial. La quantité des fertilisants utilisée actuellement par les agriculteurs tourne autour de 300 000 tonnes au niveau national. Même si elle est en hausse par rapport à 2008 (128 000 t) et celle de 2009 (260 000 t), celle-ci reste «insuffisante», souligne t-il. «Nos sols sont pauvres, parce qu'il n'y a pas une utilisation raisonnée des engrais», a-t-il ajouté. La moyenne des engrais utilisée en Algérie est de 15 kilogrammes (kg) de fertilisants à l'hectare (ha), 50 kg/ha au Maroc, alors que celle-ci est de 300 kg/ha en Egypte. La moyenne mondiale est de 110 kg/ha. Cette «sous-utilisation de fertilisants» est due, selon M. Bendjeddou, «au problème du foncier», car «l'agriculteur ne peut pas investir dans une exploitation qui ne lui appartient pas», a-t-il expliqué. Il s'agit également d'autres contraintes liées à la disponibilité du produit, à la distribution et au financement, selon la même source. Selon Jorge Requena, administrateur-directeur général de Fertial, l'entreprise a investi en 2007 près de 1,3 million de dollars dans la construction d'un laboratoire du sol capable d'analyser 10 000 échantillons par an. «Ces analyses sont faites gratuitement pour les agriculteurs», a t-il ajouté. L'entreprise, détenue à 66% par le groupe espagnol Villar Mir et à 34% par l'entreprise algérienne Asmidal, met également à la disposition des exploitants agricoles des conseillers agronomiques pour qu'ils acceptent de faire des analyses et leur donner des conseils sur les meilleurs fertilisants à utiliser en fonction des besoins de leurs sols.