La révolution industrielle va chasser les anciennes croyances en Europe occidentale mais le vampire, chassé des pratiques et des superstitions, trouve refuge dans l'imaginaire artistique et littéraire. Au XVIIIe siècle même, Goethe évoque dans sa célèbre Fiancée de Corinthe, le vampire. Le vampire n'est pas forcément un être méchant et cruel, mais c'est souvent une personne qui souffre de son état et qui demande à en être délivré. Mais la littérature anglaise va revenir, au personnage du vampire cruel et pervers. C'est le cas de The Vampire de Lord Byron. En 1872, c'est au tour de Joseph Sheridan le Fanu de publier une nouvelle sur les vampires, Carmilla, campant le personnage dans des lieux précis, lui donnant un caractère, des tendances. Mais c'est Bram Stoker qui, avec Dracula, va fixer définitivement le personnage du vampire. L'auteur est parti d'un personnage qui a réellement existé pour inventer un mythe, d'abord littéraire puis cinématographique. Dans Dracula, Bram Stoker a dû exploiter des traditions du pays des Carpates, mais aussi d'autres pays relatives aux morts-vivants. Le mort-vivant, ne parvenant pas à cause des crimes qu'il a commis, à trouver le repos, reprend vie chaque nuit et erre à la recherche du sang humain qui lui permet de survivre, du moins de garder le statut de ni mort ni vivant. Certains rites magico-religieux, comme la présentation de la croix (on voit là la récupération par l'Eglise de ce mythe), ou alors le transpercement du cœur du vampire, permettent de le détruire.