Résumé de la 92e partie n Ahmed ben Soltane ne parvient pas à choisir une femme parmi les jeunes filles nobles que lui présente sa mère. En revanche, il est ébloui par une esclave dont il a cassé la cruche. — Mon maître, ne m'en veuillez pas ! — Je ne t'en veux, puisque c'est moi qui ai cassé la jarre ! — Mon maître, il faudra que vous l'expliquiez au chef des esclaves. Le prince s'énerve. — Arrête de m'appeler mon maître… Mais il se radoucit aussitôt. — Personne ne t'en voudra… Je parlerai moi-même au chef des esclaves… Elle se confond en remerciements. — Dis-moi, pourquoi est-ce toi qu'on envoie chercher de l'eau ? — C'est à ma mère qu'est généralement dévolue cette tâche, mais elle est malade… — Et tu viens ici seule ? — Non, j'étais avec d'autres femmes, mais elles sont parties, je n'arrivais pas à les suivre… j'avais du mal à porter la jarre. — Je vais donner instruction pour que tu ne fasses plus cette corvée… Dis-moi, que voudrais-tu faire ? Quelle tâche ne te fatiguerait pas ? — Je voudrais être au service de la reine. On dit que c'est une femme douce et bonne… Le prince est émue d'entendre parler de la sorte de sa mère. — Je donnerai cette instruction au chef des esclaves. La jeune fille le remercie encore. — Quant à ta mère, je lui enverrai le médecin du roi… — Je n'oublierai jamais ce que vous avez fait pour moi ! Elle s'apprête à repartir. — Dis-moi, quel est ton nom ? — Je m'appelle Fella… Et elle s'en va, en courant. Le prince est encore ébloui par la rencontre. Il n'a jamais vu de fille aussi jolie… En tout cas, elle est infiniment plus belle et plus désirable que les jeunes aristocrates que sa mère veut lui faire épouser… Il rentre au palais. Instinctivement il se rend dans la partie réservée aux esclaves. Le chef l'aperçoit et vient vers lui. — Maître, y a-t-il quelque chose que vous désireriez qu'on fasse pour vous ? — Non, dit-il troublé. Il se rappelle aussitôt les promesses faites à Fella. — A propos, j'ai cassé par mégarde la cruche de l'esclave Fella. Ne la gronde pas ! — Oui, maître. — Ma mère a besoin de filles supplémentaires pour la servir. Que penses-tu d'une jeune esclave ? — J'en enverrai une, maître. — Que penses-tu de Fella ? Elle m'a paru très douce… — Alors, ce sera elle que j'enverrai, maître… (à suivre...)