Les Etats-Unis exigent de leurs diplomates qu'ils jouent davantage un rôle d'espion, en obtenant par exemple le numéro des cartes de crédit de responsables étrangers, selon des documents secrets diffusés par le site de WikiLeaks. Parmi les 250.000 cbbles de la diplomatie américaine, révélés via les quotidiens américain New York Times et britannique The Guardian, figurent plusieurs missives adressées à des ambassades, dans lesquelles Washington réclame des missions généralement associées au travail de la CIA. Une directive secrète signée en juillet 2009 par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton réclame ainsi des détails techniques sur les réseaux de communication utilisés par des responsables des Nations unies: mots de passe et codes secrets. Cette « directive nationale sur la collecte de renseignements humains a été envoyée aux postes américains auprès de l'ONU à New York, Vienne et Rome, ainsi qu'à 33 ambassades et consulats au Moyen-Orient, en Europe de l'Est, en Amérique latine et en Afrique. Une directive similaire signée en avril 2009 de Mme Clinton réclame des détails sur des personnalités dans trois pays africains: République démocratique du Congo, Rwanda et Burundi. Le département d'Etat demande alors des données concernant des responsables d'avenir dans les domaines politique, militaire, commercial ou du renseignement. Ces données devront porter sur « leur état de santé, leur opinion des Etats-Unis, leur formation, leur origine ethnique et leur maîtrise des langues étrangères », précise Washington, qui réclame aussi "des empreintes digitales, des photos du visage, des empreintes ADN et des images scannées de l'iris ».