Résumé de la 94e partie n Victoria qui profite du paysage, va apprendre par Richard qu'elle va bientôt arriver à destination... Victoria admira. Elle aurait voulu que cette promenade ne finît jamais. Elle pensait à la façon dont elle se terminerait, à ce docteur Pauncefoot Jones, de qui elle aurait bien voulu savoir à quoi il ressemblait. Elle l'imaginait avec une longue barbe grisonnante et de gros sourcils hérissés. Bien sûr, il ne serait pas content. Seulement, il serait quand même obligé de reconnaître que Victoria avait fait du bon travail, puisqu'on saurait, grâce à elle, à quoi s'en tenir sur le compte de Catherine, du docteur Rathbone et du Rameau d'Olivier. — Nous approchons, dit Richard, l'index pointé vers l'horizon. Victoria regarda. Il lui fallut un certain temps pour distinguer quelque chose : une colline d'abord, qui se transforma bientôt en un tell impressionnant, flanqué sur un de ses côtés d'une longue construction basse en brique et en torchis. — La maison, expliqua Richard. Quelques instants plus tard, ils étaient arrivés à destination. Des serviteurs en robe blanche se précipitèrent pour les saluer. Richard échangea quelques mots avec eux. Il revint ensuite vers Victoria restée dans la voiture. — Autant qu'il me semble, dit-il, on ne vous attendait pas si tôt, mais cela n'a aucune importance ! On va faire votre lit et, auparavant, on vous donnera de l'eau chaude. J'imagine que vous ne serez pas fâchée de vous débarbouiller et de vous reposer un peu. Le docteur Pauncefoot Jones est sur le tell. Je vais aller le voir. Ibrahim s'occupera de vous... Ibrahim, le visage illuminé d'un large sourire, conduisit Victoria à l'intérieur de la maison. Ils traversèrent une grande salle meublée de tables solides et de quelques fauteuils fatigués, suivirent un couloir qui contournait une petite cour et arriva dans une chambrette éclairée par une fenêtre minuscule. Victoria inspecta le mobilier d'un coup d'œil : un lit, un meuble à tiroirs, de confection grossière, une chaise et une table, sur laquelle étaient posés une cuvette et un pot à eau. Ibrahim s'éclipsa pour revenir presque aussitôt porteur d'un grand seau, plein d'une eau jaunâtre mais chaude, et d'une serviette de grosse toile. Souriant toujours, il enfonça un clou dans le mur et y accrocha une petite glace. Victoria, qui savourait par anticipation le plaisir qu'elle aurait à faire sa toilette, alla se regarder dans le miroir, curieuse de savoir «de quoi elle avait l'air». Elle vit son image et resta stupéfaite : elle ne se reconnaissait pas. Les traits étaient bien les siens. Seulement, maintenant, ses cheveux étaient blond platine Richard trouva le docteur Pauncefoot Jones en plein travail. Descendu dans une tranchée avec son contremaître, le savant, maniant le pic avec précaution, s'appliquait à dégager un pan de mur. L'arrivée de son jeune collègue ne parut pas le surprendre autrement. — Vous êtes déjà là, mon petit ?... Je ne sais pas pourquoi, j'avais comme une idée que je vous attendais mardi seulement... Mais mardi, c'est aujourd'hui ! — Vous êtes sûr ? (à suivre...)