Résumé de la 15e partie n A l'hôpital, Karim découvre que Nesrine est retournée chez elle. Il découvre aussi qu'il l'aime. Il se procure son numéro de téléphone. Il appelle chez elle, en fin d'après-midi. Une voix lasse lui répond. Il reconnaît son père. Il a d'abord l'idée de raccrocher. — Oui, dit la voix, qui est là ? — C'est moi, dit-il, d'une voix étranglée. — Vous ? — Oui, le camarade de Nesrine… Celui qui est venu l'autre jour à l'hôpital… — Ah, Karim, je crois. — Oui, dit-il. — Pourquoi n'es-tu pas revenu, mon garçon ? Nesrine t'a demandé à plusieurs reprises ! On ne savait pas comment te contacter ! Karim, bouleversé, ne répond pas. — elle est sortie de l'hôpital, mais elle ne va guère mieux. C'est juste un répit ! — Comment… comment se sent-elle ? demande Karim avec angoisse. — Je ne sais quoi te répondre. Mais, dis-moi, elle semble avoir beaucoup de sympathie pour toi, pourquoi ne viendrais-tu pas la voir ? — Moi ? dit-il. — Oui, s'il te plaît, donne-moi ton adresse, j'enverrai le chauffeur te chercher, chez toi ! — ne te dérange pas, dit Karim, terrorisé, je viendrai par mes propres moyens. — D'accord, mon garçon, on t'attend demain. Disons l'après-midi. Ça te va ? — Oui, dit Karim... Il prend l'adresse que lui donne le père de Nesrine et il raccroche. Il va aller chez elle ! il voulait juste prendre de ses nouvelles et voilà qu'il s'est engagé dans un engrenage. Envoyer le chauffeur le chercher chez lui ? Ses parents apprendraient aussitôt qu'il fréquente une fille. Que penseraient-ils de lui ? Bien sûr, il n'y a aucun mal à cela, mais ses parents, sa mère surtout, ont des idées d'un autre temps ! Que fera-t-il chez elle ? Que lui dira-t-il, surtout si ses parents ne la quittent pas ? A-t-elle des frères ? Que vont-ils penser de lui ? Lui, il ne laisserait sûrement pas un garçon venir rendre visite à sa sœur, il ne le laisserait pas s'isoler avec elle, dans une chambre ! Il a honte de ces pensées. Mais la grande honte, c'est demain qu'il va l'éprouver. Le soir, il est tellement absorbé par ses pensées qu'il ne touche pas à son assiette. — Mange, lui dit sa mère ! — Je n'ai pas faim, dit-il. — Mange quand même, tu sais bien qu'il ne faut pas dormir le ventre vide ! Il prend deux ou trois cuillers et se lève. — tu te lèves déjà ? dit son père. — je n'ai pas faim ! Dans son lit, il pense à Nesrine, il pense surtout à cette épreuve que lui impose son père. Il aurait été plus facile de lui passer la jeune fille et parler avec elle au téléphone. Mais non, il faut qu'il se rende chez elle, qu'il s'expose aux regards de sa famille. «Demain, se dit-il, avant de dormir, je rappellerai chez elle, je dirai que j'ai un imprévu. Je demanderai qu'on me passe Nesrine et je lui dirai deux ou trois mots, c'est tout !» (à suivre...)