Session n Les députés ont approuvé, hier, à une majorité écrasante, le nouveau texte de loi portant sur le cinéma. S'exprimant à l'issue de la séance plénière, consacrée au vote sur le cinéma et les débats sur le projet de loi sur la promotion immobilière, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, estime que les amendements de la nouvelle loi sont bénéfiques aux acteurs travaillant dans le secteur du cinéma et de l'audiovisuel. Selon Mme Toumi, la consécration de 5% des revenus de la publicité au fonds de développement de l'art cinématographique donne une garantie pérenne de financement par la taxe pour le cinéma. «Les cinéastes ont enfin la garantie que chaque année il y aura un pourcentage du secteur économique qui ira à un fonds qui leur permettra de produire», a-t-elle déclaré en expliquant que cette garantie ne dépendra plus du «bon-vouloir» du responsable de la culture, mais plutôt du budget soutenu par l'Etat dans la loi de finances consacrée annuellement au développement de différents secteurs. Autre mesure importante, selon la ministre de la Culture, la prise en charge de son département quant à la réhabilitation des salles de cinéma en assurant le budget nécessaire à cette opération. Mieux, la gestion de ces salles sera confiée aux professionnels de secteur. «L'Etat doit garantir que la priorité aille à ceux qui ont étudié le cinéma et l'audiovisuel ainsi qu'aux diplômés du supérieur», a-t-elle affirmé. Cela dit, l'Etat s'occupera de la formation de ces jeunes universitaires dans le domaine de la gestion en vue d'assurer un bon fonctionnement de l'activité cinématographique. «Cela profitera aussi bien au gérant qu'aux municipalités qui bénéficieront de la taxe de l'activité commerciale», dit-elle à ce propos. Interrogée, par ailleurs, sur le principe de visionnage préalable du produit cinématographique, ayant suscité le mécontentement de nombreux professionnels du secteur de cinéma et de l'audiovisuel, la représentante du gouvernement a réaffirmé que le contrôle est un droit absolu du gouvernement. «Celui qui paye qui commande le menu», commente-t-elle. Et d'ajouter : «Il ne faut pas demander à l'Etat de vous donner de l'argent et de ne pas avoir de regard sur ce que vous allez en faire.» Et puis, poursuit-elle, l'Etat doit protéger les valeurs. S'agissant de l'opposition composée des députés du groupe parlementaire du RCD, elle a qualifié cette loi d'«archaïque et liberticide». «Cette nouvelle tenaille complète grossièrement une politique de censure, d'opacité et de prédation (…). Pendant que nos voisins créent et pérennisent festivals et autres pôles d'excellence, le pouvoir algérien informe l'Assemblée de sa volonté de soumettre à l'imprimatur le moindre scénario», lit-on dans le communiqué du groupe rendu public. A noter enfin que juste après le vote de cette loi, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a présenté le projet de loi fixant les règles de l'organisation de l'activité de promotion immobilière. Ce projet a été l'objet de débats lors de la séance plénière d'hier.