Résumé de la 16e partie n Karim a d'abord accepté la proposition d'aller voir Nesrine chez elle, mais, après réflexion, il change d'avis. Il appelle chez elle dans l'après-midi : comme il l'a décidé la veille, il dira qu'il est pris et qu'il ne pourra se rendre au rendez-vous. On ne lui demandera pas bien sûr ce qu'il doit faire, mais par politesse – par gentillesse aussi, il demandera qu'on lui passe Nesrine pour lui parler et prendre de ses nouvelles. — allô, c'est Karim… Surprise : c'est Nesrine elle-même qui lui répond. — Karim, c'est toi ? — Tu vas bien ? demande-t-il aussitôt. — Tu es en route ? — c'est-à-dire… — Mon père m'a dit que tu viendrais… C'est vrai ? Karim est très embarrassé. — oui, il m'a invité. — Tu vas venir n'est-ce pas ? demande la jeune fille, inquiète. Il est confondu. Son explication n'est plus valable. Mais il essaye quand même de résister. — Tu sais… — Je t'en prie, viens, je t'attends depuis le matin, je m'ennuie tellement ! Il ne répond pas tout de suite. — Karim… — D'accord, dit-il, je viens ! Le voilà pris au piège ! Il ne s'attendait pas à ce que ce soit elle qui réponde. Et maintenant qu'il lui a promis de venir, il ne peut se dérober. Heureusement qu'il a de l'argent sur lui. Il réfléchit un moment : faut-il acheter des gâteaux ou des fleurs ? Les gâteaux, elle ne doit pas en manquer, en revanche, les fleurs font toujours plaisir… Il achète donc des fleurs — des roses et des œillets — et prend le bus. Il sait que le quartier que le père lui a indiqué la veille est cossu, mais il ne s'attendait pas à trouver des villas aussi belles et aussi imposantes. Et celle de Nesrine paraît encore plus belle que les autres. Il appuie timidement sur la sonnette du gigantesque portail. Un homme, qui semble être un employé, lui ouvre. — Je suis… — Je sais qui tu es, dit l'homme en souriant, sidi et lalla t'attendent, si tu veux bien entrer… Sidi et lalla, «monsieur» et «madame», c'est bien un employé. Karim aperçoit un immense jardin, puis le perron d'une belle maison de style colonial. L'employé le précède pour lui indiquer le chemin. — C'est tout droit ! Il entre dans la belle maison. Le domestique le conduit dans une petite pièce où il y a un fauteuil, une table et quelques chaises. — prends place, lui dit l'homme. Il lui indique un fauteuil, mais Karim préfère tirer une chaise. Il est très intimidé par ce décor, mais il sent qu'il le sera encore en présence des parents de Nesrine. (à suivre...)