Riposte n «Quelque 20 000 enseignants contractuels vont se lancer dans la protestation à partir de dimanche prochain. Il s'agit en premier lieu de deux jours renouvelables.» Meriem Maârouf, présidente du conseil national des enseignants contractuels (Cnec), qui a fait cette déclaration, hier, s'exprimait lors d'un rassemblement des délégués de wilayas tenu au niveau de la direction de la fonction publique à Alger. La protestation prévue, coïncide avec le début du second trimestre de l'année scolaire en cours. Quelle que soit la forme que prendra cette protestation, rassemblement ou grève, des retombées négatives sur la scolarité des élèves sont à prévoir, souligne-t-elle. La décision du Cnec vient en réponse au mutisme observé par la tutelle concernant les revendications de la corporation. Les enseignants contractuels ont, une nouvelle fois, dénoncé la précarité de leur situation professionnelle et, par ricochet, économique et sociale. La cause défendue via cette série d'actions, est la confirmation des enseignants contractuels dans leur poste de travail, prenant en considération leurs années d'expérience dans le secteur. En effet, en dépit de toutes les promesses et assurances du ministère de l'Education, la situation des contractuels n'a pas évolué d'un iota. Ce qu'a confirmé le dernier concours de recrutement organisé par la direction de la fonction publique. Ce dernier concours a fait des milliers de malheureux parmi les enseignants contractuels et privé d'autres du droit à concourir. «Les lauréats du concours de recrutement suivent une formation de 15 jours avant de rejoindre leur poste de travail. Peut-on vraiment comparer nos longues années d'expérience à deux semaines de formation ?», s'interroge une enseignante au bord des larmes. Elle ajoute, entourée par un lourd dispositif sécuritaire, qu'il est «illogique de charger un licencié de 23 ans d'enseigner à un élève de 18 ans. Imaginez quel enseignement donnera un adolescent à un autre adolescent». «Je suis ingénieur et j'enseigne depuis 2003 la langue française à Blida, mais je n'ai pas pour autant le droit de passer le concours et d'être confirmée dans mon poste», raconte, pour sa part, une autre enseignante. Selon elle, il est injuste de considérer les contractuels, notamment dans certaines spécialités, comme de simples «bouche-trous». «On nous appelle en cas de besoin sans jamais penser à notre stabilité», ajoute-t-elle. Il est à noter que ces enseignants contractuels sont «interminablement» renvoyés du ministère de l'Education à la direction de la Fonction publique et vice-versa. «Ni l'un ni l'autre n'assument la non-prise en compte des années d'expérience dans le concours de recrutement et encore moins l'annulation de certaines spécialités», précise-t-on. En outre, Meriem Maârouf n'a pas manqué de démentir avoir demandé à la tutelle l'établissement d'un contrat préalable au recrutement. Une information rapportée depuis quelques jours par certains organes de la presse nationale.