Spectre n L'éventualité d'une hausse du prix du pain, dont la production est subventionnée par l'Etat – 7,50 la baguette (pain ordinaire) –, est écartée pour le moment. C'est le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Youcef Khalafat, qui l'affirme : «Le prix du pain est intouchable.» «A la tutelle, nous avons demandé que les boulangers bénéficient d'une facilitation quant aux charges liées à la profession», assure-t-il. En d'autre termes, il s'agit de la suppression de la taxe écologique, la subvention sur certains produits, comme la levure et l'améliorant, et la baisse de la facture relative à la consommation de l'électricité et du gaz. Il précise néanmoins que ce dossier de revendications est, pour l'heure, à l'étude au niveau du ministère du Commerce. Le porte-parole des boulangers ajoute : «J'ai participé le 3 janvier à une réunion avec des responsables de ce ministère qui a porté sur la crise de la farine... Et je suis optimiste quant à un redressement de la situation et la satisfaction des doléances des boulangers.» «Nous serons convoqués dans les jours à venir à une autre réunion qui verra la présence notamment du P-DG de Sonelgaz et des représentants du ministère de l'Environnement pour trouver une solution à nos préoccupations», ajoute-t-il, en précisant que cette réunion sera déterminante. «La fédération nationale a toujours travaillé dans l'intérêt des consommateurs en général et des boulangers en particulier», réitère-t-il. «Nous allons essayer de convaincre le patron de Sonelgaz de faire profiter les boulangers de certains abattements sur les charges d'électricité, qui ont ruiné nombre d'entre eux», regrette-t-il. Cependant, malgré ces explications, les vraies raisons de la crise de la farine, qui risque de mener à une crise du pain, demeurent floues. Selon les boulangers, les minoteries imposent le prix de la farine à 2 300 - 2 400 DA/quintal, alors qu'il est fixé par décret à 2 000 DA. De leur côté, les transformateurs rejettent ces accusations et reprochent à leur tour aux boulangers de recourir au marché libre et de ne solliciter les quotas subventionnés qu'après la flambée des cours du blé. M. Khalafat estime qu'il ne s'agit pas d'une «crise», mais d'un «manque». Face à des approvisionnements que les minoteries jugent insuffisants, les minotiers se sont mis à livrer, selon lui, la farine seulement à leurs clients. Les autres boulangers ont alors éprouvé des difficultés pour trouver ce produit, qu'ils avaient l'habitude d'acheter chez des grossistes et sans facture. Interrogé sur l'augmentation des prix du croissant et de la brioche, cédés à 15 DA pièce contre 10 DA il y a encore peu de temps, M. Khalafat note : «C'est tout à fait normal ! Cela est justifié par la hausse des prix, notamment de l'huile et du sucre, ingrédients essentiels pour la fabrication de ces produits.»