Statistiques «Plus de 80 % des produits cosmétiques vendus chez nous sont des contrefaçons». C?est ce qu?affirme, M. Kemmache de la direction de la concurrence et des prix. Cela ne constitue guère une surprise au regard des prix exercés. On voit mal un Head & Shoulders véritable cédé à 270 DA seulement. Néanmoins la quantité énorme qui se trouve dans nos magasins pousse à l?interrogation. D?ou provient cette marchandise ? Et pourquoi autant de laxisme de la part des autorités concernées ? Pour notre interlocuteur, une quantité infime est produite en Algérie dans des laboratoires clandestins. «Mais rien à voir avec les réseaux de contrefaçon que certains disent exister chez nous». Cela exige des fonds énormes et une logistique d?envergure, selon lui. Ce qui n?est pas possible en Algérie. «Un contrefacteur est démasqué au bout d?une semaine d?activité par les services de la DCP, ce qui ne laisse point le temps à un réseau de contrefaçon de se créer», dira-t-il. Ainsi, il n?y a pas de doute, le gros des produits contrefaits provient de l?étranger selon lui. L?Asie est passée maître en la matière, et grâce à des frontières pas tellement hermétiques, des quantités énormes de cosmétiques sont exposées sur les étals de nos magasins, à telle enseigne que «si nous faisions une descente dans l?un d?eux, c?est la saisie de la marchandise et la fermeture de l?échoppe assurée». Ce qui n?a pas été fait, ce qui dénote un certain laxisme de la part des autorités concernées. Sommes-nous donc voués à vivre avec des produits contrefaits ? Dans pareille situation, il faut s?attendre à une multiplication des désagréments liés à ces produits bas de gamme, vu que le phénomène est en pleine croissance. Concernant les produits de base avec lesquels est produite cette marchandise, il faut s?attendre à tout. Ainsi la DCP a eu à traiter des shampooings à l?odeur nauséabonde, tellement les flacons étaient remplis avec n?importe quoi. Cela après que les contrefacteurs eurent récupéré des flacons dans la décharge de Oued Smar, et refait l?emballage. Néanmoins, M. Kemmache soutient qu?il s?agit de cas isolés. Ils ( les contrefacteurs) sont loin de pouvoir inonder le marché avec les quelques unités qu?ils produisent. C?est plutôt la filière étrangère que notre interlocuteur privilégie. Toutefois, la suspicion demeure sur un éventuel réseau qui sévit dans la région Est du pays. A cet effet, la ville d?El-Oued revient sur toutes les lèvres. Du côté de la DCP, on n?infirme rien, au vu des plaintes déposées auprès d?elle par des producteurs dénonçant une pâle imitation de leur produit réalisé dans cette ville. Mais, faute de « preuves tangibles»?