Résumé de la 108e partie n Le 8 janvier 1915, Pierre Monnier est tué au cours d'un engagement qu'il commande dans le ravin de Meurissons. Pour les parents, c'est une catastrophe : l'enfant unique, l'enfant choyé, celui en qui on avait mis tous les espoirs de la famille est mort ! Madame Monnier, après avoir lu le télégramme qui annonce la terrible nouvelle, n'en croit pas ses yeux. Elle tremble de tout son corps. — Ce n'est pas possible ! Le père a tout de suite compris. — voyons, dit-il. — le télégramme… — Pierre… gémit l'homme. Elle éclate en larmes. — oui, Pierre… — des nouvelles ? Elle le regarde, comme hébétée. — mon petit garçon est mort ! Elle lâche le fatidique papier et s'écroule. Elle dit à son mari. — tous nos espoirs, tous nos rêves tombent à l'eau ! — c'est la fatalité ! — non, c'est injuste ! Elle, qui a toujours eu la foi tranquille, se révolte. — ce qui arrive est injuste ! — c'est la volonté de Dieu, répond le mari soumis. — je ne peux l'accepter ! — c'est notre devoir de l'accepter ! — non… je ne peux pas… C'est plus fort que moi ! Mais ce ne sera qu'un moment d'égarement. Madame Monnier et son époux vont finir par accepter la fatalité. Mais leur douleur reste vive et, c'est avec un cœur déchiré qu'ils assistent au service in memoriam, célébré au temple du Saint-Esprit. C'est le pasteur Sautter, un ami de la famille, celui-là qui a célébré la première communion de Pierre, qui va prononcer l'oraison funèbre de Pierre Monnier. Il commencera par citer cette phrase du psaume 89 : «J'ai prêté mon secours à un héros. J'ai élevé du milieu du peuple un jeune homme.» Le prêtre fera l'éloge du défunt, puis, il conclut par ces mots prophétiques : «Pour vos morts glorieuses, ces morts qui vous ont mis déjà, ou qui vous mettront bientôt peut-être en possession de la couronne éternelle, nous saurons ne pas vous plaindre. Mais à une condition : c'est que vous restiez nos fils, nos maris, nos frères, même lorsque la mort étend entre vous et nous un voile épais que, pour un temps, nous n'avons pas le droit de soulever !» A la sortie du temple, Madame Monnier lâche. — nous ne reverrons plus notre petit Pierre ! (à suivre...)