En l'absence de mesures concrètes de la part du ministère, les paramédicaux ont décidé de maintenir leur mouvement de grève, bien que déclaré illégal par la tutelle. Des piquets de grève seront organisés chaque jour de 10h à 12h, tout en assurant un service minimum. Le Syndicat algérien des paramédicaux affirme que le taux de suivi de cette grève a dépassé 90%, contrairement aux déclarations du ministre de la Santé, selon lesquelles la grève a été «peu suivie». «Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a rien de concret de la part de notre tutelle. L'administration exerce une pression sur nous ou plutôt un chantage. Mais malgré toutes ces pressions, nous allons poursuivre notre mouvement de grève car, de toute façon, nous n'avons plus rien à perdre. Le taux de suivi de cette grève dépasse les 90%. Nous allons continuer à organiser des piquets de grève chaque jour de 10h à 12h.» C'est ce que nous a affirmé, ce matin, Rouchiche Riadh, chargé des affaires organiques du Syndicat algérien des paramédicaux. «Nous voulons au moins un engagement écrit de la part du ministre», a-t-il ajouté. Toutefois, notre interlocuteur reste pessimiste après les dernières déclarations de Ould Abbès. Selon lui, le fait que le ministre déclare la grève «illégale» veut tout dire. «Sa position est claire : il ne veut pas entamer de discussions avec nous. Mais nous tenons à avoir des discussions avec le ministre et ce, en présence de la presse dans les plus brefs délais», a déclaré M. Rouchiche. «Dans ses différentes déclarations à la presse, le ministre dit que tout est réglé, mais il n'y a rien de concret. Et, franchement, nous ne faisons plus du tout confiance à notre tutelle. La réforme de la santé ne peut se faire sans les paramédicaux», a renchéri un autre syndicaliste. Les membres du syndicat algérien des paramédicaux, que nous avons rencontrés ce matin à l'hôpital Mustapha à Alger, ont tenu à préciser qu'ils assurent le service minimum. «Nous assurons un service minimum. Nous avons une conscience et nous ne voulons pas nuire aux malades. Nous essayons d'assurer les consultations tout en dénonçant notre tutelle», a affirmé une syndicaliste, qui appelle à une intervention du président de la République. «Nous réclamons le soutien du président de la République, car il a toujours été de notre côté. Les paramédicaux sont les seuls qui demandent à améliorer leur formation pour mener à bien leur travail. Vous imaginez, nous sommes six spécialistes en exploration fonctionnelle neuromusculaire en Algérie. Je défie quiconque dira le contraire. Il y en a un à l'hôpital Maillot et quatre ici à l'hôpital Mustapha», a-t-elle fait savoir. Pour rappel, les paramédicaux revendiquent la promulgation du statut particulier, l'instauration du système LMD et que les décisions de réintégration des cadres syndicaux suspendus soient rendues effectives.