Avis n Nos ressources halieutiques sont limitées. C'est pourquoi l'aquaculture reste la seule option qui nous permettra de faire face à la crise alimentaire actuelle. C'est ce qu'a déclaré le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques dans une allocution prononcée lors de l'ouverture des 2es assises nationales de la pêche et des ressources halieutiques, Abdallah Khanafou. Le ministre a affirmé que les pouvoirs publics accordent une très grande importance à cette activité à travers le lancement de plusieurs projets. Il a notamment estimé que l'aquaculture «est le seul moyen» susceptible de contribuer à développer la production halieutique, en moyenne 220 000 tonnes de poissons/an actuellement, et ce, en vue de garantir une couverture des besoins nationaux en la matière à court et long termes. En effet, des études menées par des instances internationales préconisent que l'aquaculture doit contribuer à 50% dans l'approvisionnement du marché mondial en produits halieutiques. Et notre pays, qui a accusé un grand retard dans ce domaine, ne peut faire exception. «Nous sommes en retard par rapport aux autres pays. Il y a quelques années, on ne parlait pas d'aquaculture. On pensait que nos côtes suffiraient à satisfaire la demande en poisson», a noté Abdelkader Bounouni, directeur de développement de l'aquaculture au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques. «Certains ont affirmé que l'Algérie, un pays semi-aride, ne peut pas élever de poisson. Et d'autres, qu'on ne peut y lancer des élevages en cage flottante. Nous devons rattraper ce retard pour être au diapason de ce qui se fait dans les pays du Bassin méditerranéen», a-t-il ajouté. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques est entré dans la deuxième phase de développement de cette activité après avoir diagnostiqué et levé les différentes contraintes qui ont été posées. Cette seconde phase consiste à mettre en œuvre les différents programmes d'investissement qui ont été initiés. Actuellement, une vingtaine de projets sont réalisés, dont plus de 15 sont déjà entrés en production dans les différentes filières, que ce soit au niveau de l'aquaculture marine ou de l'élevage en bassins aussi bien dans les Hauts-Plateaux que dans les régions désertiques. Et ces projets entrent dans le cadre des investissements privés. En parallèle, un programme de réalisation de plusieurs projets pilotes de démonstration et de vulgarisation a été lancé. «Ces projets pilotes accompagneront les projets de production et constitueront aussi des espaces de rencontre pour les chercheurs, les formateurs et tous ceux qui interviennent dans ce domaine. Ainsi des expérimentations dans les différents domaines d'activité sont prévues. Ces projets pilotes nous permettront également de prendre en charge les problèmes et les préoccupations des investisseurs et de trouver les solutions adéquates», a conclu M. Bounouni, rencontré lors des assises nationales de la pêche et des ressources halieutiques.