Hypothèses Soit les pays en question détiennent des informations que nous ignorons soit c?est toute l?efficacité de notre travail diplomatique qu?il faut revoir. Après l?Allemagne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui ont successivement, au cours des deux derniers mois, adressé des mises en garde à leurs ressortissants en Algérie les appelant à observer la plus grande prudence et de s?entourer des mesures de sécurité strictes, c?est au tour du Danemark d?annuler «pour des raisons de sécurité» le déplacement de leur délégation sportive prévu dans notre pays aux fins de participer au tournoi de la Coupe Davis de tennis allant même jusqu?à demander que la rencontre, devant opposer l?équipe danoise à celle algérienne, dans le cadre du groupe euro-africain, se déroule dans un autre pays, de préférence européen. Cette annonce intervient quelques jours à peine après la décision prise par l?ambassade de Grande-Bretagne de déménager ses locaux vers l?hôtel Hilton et les services des visas vers Tunis. Pour rappel, le 8 mars dernier, le secrétariat d?Etat US avait conseillé aux citoyens américains d?éviter les déplacements en Algérie «sauf en cas de nécessité» attirant particulièrement leur attention sur la nécessité d?éviter de se rendre dans les régions du Sud algérien. Pour en revenir à la décision prise par les Britanniques concernant leur ambassade, il y a lieu de préciser que le ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Belkhadem s?était exprimé sur la question en déclarant qu?Alger avait refusé de satisfaire la demande de l?ambassade de dévier le cours du tunnel du carrefour d?Addis-Abeba. Quoi qu?il en soit, la succession de ces événements ne peut avoir qu?une seule explication : au moment où nos officiels clament avoir redoré le blason de l?Algérie sur la scène internationale, un démenti cinglant vient frapper les esprits de plein fouet suscitant l?inévitable interrogation : jusqu?à quand va-t-on nous mentir ? On veut bien accorder du crédit à l?évaluation que fait Bouteflika de sa politique extérieure, mais ce qui est en train de se passer ne signifie ni plus ni moins qu?un retour en arrière, au temps où nous étions les pestiférés à ne pas approcher. Par ailleurs, il y a une réalité intérieure que l?on ne peut nier : les derniers mois n?ont aucunement été marqués par une insécurité particulière ou une recrudescence notable des actes terroristes. D?où le constat qu?il y a maldonne quelque part. Soit les pays en question détiennent des informations que nos officiels n?estiment pas utile de nous délivrer soit c?est toute l?efficacité du travail diplomatique qu?il faut revoir. Par ailleurs, nous sommes, peut-être, en train de payer les frais d?une conjoncture internationale. De toute façon, pour un pays qui prend rendez-vous avec une ouverture économique, des adhésions à des institutions internationales et qui ambitionne d?ouvrir ses portes aux investisseurs, le moins que l?on puisse dire, c?est que l?amorce de tout le processus s?annonce plutôt mal.