Initiative n Hamad ben Issa Al-Khalifa a appelé au dialogue alors que les incidents entre manifestants chiites et forces de l'ordre se multiplient, générant un climat de vive tension. Le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa a accepté, hier soir, que le dialogue avec l'opposition porte «sur un Parlement aux pleins pouvoirs» et sur «un gouvernement qui représente la volonté du peuple». Il a été chargé par le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa d'entamer le dialogue avec les opposants mais le puissant mouvement chiite Wefaq a posé des conditions, dont la démission du gouvernement. L'opposition réclame que le gouvernement reconnaisse «le droit du peuple à élire un Parlement avec les pleins pouvoirs législatifs» et son droit «d'avoir un gouvernement élu». Le roi a souhaité voir «toutes les parties s'asseoir rapidement autour de la table du dialogue national, avec des intentions sincères, pour arriver à un consensus» sur les moyens de sortir le royaume de sa crise, a rapporté l'agence officielle BNA. La contestation a démarré le 14 février dernier et avait fait à ses débuts sept morts parmi les manifestants. Signe de cette tension, des manifestants ont coupé, hier, dimanche, de nombreuses routes et les commerces ont baissé leurs rideaux de fer dans le centre de Manama, d'habitude animé. Des dizaines de personnes ont été également hospitalisées après des tirs de gaz lacrymogènes de la police sur des manifestants, dont certains tentaient de bloquer l'accès au district financier. C'est la première fois depuis le 19 février dernier que la police intervient contre de manifestants qui campent sur la place de la Perle pour réclamer des réformes à Bahreïn, petit royaume où la population locale est en majorité chiite et qui est gouverné par une dynastie sunnite. Après la dispersion de la manifestation 207 personnes ayant inhalé des gaz lacrymogènes ont été soignées à l'hôpital. Trois d'entre elles sont dans un état critique, dont une personne ayant reçu des coups à la tête. Aucun manifestant n'a cependant été blessé par balle, selon des sources médicales. Les policiers ont, par ailleurs, démantelé des tentes que les manifestants, environ 350 selon le ministère, avaient dressées à l'entrée du district financier de Bahreïn. Mais le campement s'est reformé peu après. A l'Université de Bahreïn, des civils masqués ont attaqué à coups de bâton et d'épée des étudiants de l'opposition qui observaient un sit-in, selon des employés de l'établissement. L'Union générale des syndicats de travailleurs de Bahreïn a, pour sa part, lancé un appel à la grève générale, qualifiant la dispersion des manifestants de «violation des droits de l'Homme» et appelant le gouvernement à «parvenir au plus tôt à des solutions radicales avec les forces politiques, pour sauver le pays».