Résumé de la 17e partie n Alors qu'elle attend que Salim vienne la voir à l'université, c'est finalement son jeune frère qui l'aborde pour lui remettre une lettre. Elle comprend, que puisque Salim a envoyé son frère, c'est qu'il ne viendra pas. Elle brûle d'ouvrir l'enveloppe mais elle hésite : elle ne pourra pas se concentrer avec cette foule d'étudiants. Elle l'a glissée dans son sac. elle la lira quand elle sera à la maison et elle fera une réponse que le gamin viendra chercher. Elle rejoint la station de bus quand elle aperçoit son frère Salah qui vient vers elle. — Je te cherchais, dit-il. Salah n'a qu'une quinzaine d'années mais il prend déjà des airs d'homme, se croyant responsable de ses sœurs, gardien avant l'heure, de leur honneur qui est celui de la famille. — Je viens de sortir, dit-elle. Heureusement qu'il ne l'a vue avec le frère de Salim. Mais Salah n'y fait pas allusion. — Qu'est-ce que tu fais là ? demande Nadjet. Tu n'as pas cours ? — Je commence à quinze heures ! Maman m'a demandé de venir te chercher ! Elle le regarde surprise. — Me chercher ? — Oui, elle dit qu'on peut t'agresser ! — Tu plaisantes, elle t'a dit réellement ça ? — Oui ! Nadjet fronce les sourcils. Sa mère vient de faire un nouveau pas dans la répression : elle la fait surveiller. — Personne n'a l'intention de m'agresser, dit-elle, et puis, je suis suffisamment grande pour me défendre ! — On t'a bien agressée, la dernière fois, dit le gamin. — Et j'ai bien été défendue, dit-elle. — Par cet… homme ? demande Salah, en fronçant les sourcils. — Oui, et je ne vois pas pourquoi vous lui en voulez tous, au lieu de le féliciter de m'avoir sauvée ! — Il a tué un homme ! — C'est pour me défendre ! Tu aurais aimé qu'il laisse les deux voyous me faire du mal ? Tu ne les as pas vus, toi, sortir des fourrés, les couteaux à la main. Ils étaient prêts à tout, y compris à tuer ! — Tu ferais mieux d'oublier cet homme et d'épouser le cousin Rabah ! Nadjet le foudroie du regard. Elle a envie de le traiter de morveux, mais elle craint qu'il ne réagisse mal. — Tu ferais mieux de te presser, si tu ne veux pas arriver en retard au collège. Ce n'est pas contre son jeune frère qu'elle est en colère, mais contre sa mère qui fait pression sur elle. Non seulement sur elle, mais sur toute la famille. Mais elle saura résister : si on ne la laisse pas épouser Salim, elle n'épousera pas Rabah ! Ni lui ni un autre. Elle est prête, s'il le faut, à rester célibataire toute sa vie. (A suivre...)