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Histoires vraies
Hélène est restée seule (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 26 - 03 - 2011

Résumé de la 3e partie n L'enquêteur décide d'aller à l'hôpital pour interroger la femme de Monty sur son mari...
Nous parlons à tout le monde, mais l'enquête est difficile. A vrai dire, nous sommes certains qu'il s'agit d'assassinats délibérés.
— Vous le lui avez dit ?
— Non. Nous préférons être discrets, pour l'instant. Avec tout le monde. La situation est suffisamment compliquée.
— Vous soupçonnez mon mari ?
— Pas particulièrement.
— Dites-moi la vérité, s'il vous plaît.
— Mais je vous dis la vérité, je vous assure. Il n'est pas plus suspect que tous ses camarades, et encore, rien ne dit que l'assassin soit parmi eux.
— Mais vous venez me voir parce que vous le trouvez bizarre ?
— Un peu. Il se fait du souci à cause de vous, sûrement ?
— Du souci ? Il ne vient plus, je crois qu'il me déteste. Je crois que tout est fichu pour nous,
fichu ! Et j'ai peur.
— De quoi avez-vous peur, madame ?
— De lui, j'ai peur que ce soit lui. Et j'ai peur de lui faire du mal, encore plus de mal, en pensant à ça.»
Il attend, le policier, assis sur une chaise de fer, près de ce lit d'infirme, dans l'odeur fade de cet hôpital vétuste, désespérant de tristesse, comme cette femme qui se retient de pleurer, qui raconte sans le regarder :
«Si j'avais pu ne pas lui dire ce qui était arrivé. Mais je n'ai pas eu la force. Et puis je ne supportais plus qu'il me touche, alors il ne comprenait pas. On s'aimait tant, on était mariés depuis deux ans. Il a trouvé ce travail, on a quitté Londres, on est venu dans ces baraques. Un soir, je m'ennuyais tellement, il n'était pas là, j'ai voulu le rejoindre, je suis allée dans le bar où il retrouvait ses copains pour jouer aux cartes, il n'y était pas. J'ai voulu partir, mais quelqu'un m'a offert à boire, il y avait une femme que je connaissais, je n'ai pas osé refuser. Elle est partie presque aussitôt, je ne sais plus avec qui. A partir de là, je me souviens mal. Je connaissais à peine les camarades de mon mari, les visages ne m'étaient pas familiers, en fait ils m'ont droguée. Ils ont dû mettre quelque chose dans mon verre, la tête me tournait, pourtant je n'avais presque pas bu. Après je sais qu'il faisait froid, j'étais dehors, il y avait des ombres autour de moi, je ne sais pas combien, deux, trois, peut-être plus. C'était un cauchemar. Je me suis réveillée tard dans la nuit, derrière une palissade de chantier, malade. Je ne sais pas qui étaient ces hommes, j'ai réalisé qu'ils m'avaient violée, mais j'étais inconsciente. C'est pire que tout, vous savez. D'imaginer qu'on ne s'est pas défendue, qu'on ne pouvait rien faire, c'est pire. Alors j'ai essayé de mentir à Monty, j'ai dit que j'avais rencontré une amie, et que j'étais un peu malade parce que je n'avais pas l'habitude de boire, mais il ne m'a pas crue vraiment. Et puis c'était trop dur. Quand j'ai compris que j'étais enceinte, j'ai fini par lui dire. C'était une telle honte, vous ne pouvez pas comprendre. Il est devenu fou de malheur. Des fois il disait : «Tu vas accoucher et on verra bien à qui il ressemble.» Il me torturait des nuits entières, à force de questions, pour que je me souvienne.
«J'ai essayé d'avorter toute seule, ça n'a pas marché, j'avais honte, tellement honte de tout ça, de moi-même, que je n'osais même pas aller à l'hôpital. Quand j'y suis allée, on m'a dit que c'était trop tard, qu'on ne pouvait pas me prendre. Alors c'est vrai, le jour où j'ai senti bouger l'enfant pour la première fois, je me suis dit : «Tant pis si je meurs...» Et il est arrivé ça. Mais Monty n'avait plus le courage de vivre avec moi, il a dit que rien ne lui sortirait cette horreur de la tête, qu'il la porterait toute sa vie s'il ne se vengeait pas...
— Et il ignore qui vous a agressée ?
— Il l'ignore comme moi je l'ignore, monsieur.
— Si c'est lui, il a donc tué au hasard ? Il peut recommencer, il n'y a pas de raison.
— Il n'y a pas de raison dans tout ça, monsieur, rien que le malheur. Je crois qu'il ne sait plus ce qu'il fait. Ces hommes nous ont tués, alors il les tue sans savoir. Je n'aurais rien dit si vous n'étiez pas venu. Je donnerais ma vie pour me tromper.»
Monty a avoué. Il a tué trois hommes, à chaque fois il leur a crié :
«C'est pour ma femme... Hélène... Ma femme !
Mais les victimes n'ont pas eu le temps de réagir, de nier ou d'avouer. Et elles ne le feront jamais si elles sont encore vivantes. D'ailleurs, plus personne ne se mêle de l'affaire, Monty est interné, les discours et les rumeurs se sont tus, les meetings se sont dispersés, le chantier a repris, immeubles, parkings, routes, magasins. Le béton a recouvert le drame.
Hélène est restée seule.


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