Résumé : Yamina est surprise en découvrant que Magda et son amie se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Entre Nabil et Magda, c'est toujours la guerre. Un jour, ils reçoivent la visite d'une vieille. Elle a des choses à leur dire… 8eme partie -Tu ne peux pas t'imaginer ma fille ? J'hésitais à venir t'en parler avant. Yamina est suspendu aux lèvres de la vieille Fatima. Elle est curieuse de connaître le but de sa visite. Elle ne peut s'empêcher de penser au pire. - Quand je l'ai vue, j'étais convaincu l'avoir déjà vu quelque part. Son visage m'était si familier, poursuit la vieille. Au début, je pensais souvent à elle. Je me demande où ? - Mais de qui parlez-vous ? l'interroge Yamina. - De cette jeune fille. Elle s'appelle Ghania. - Vous. Yamina détourne la tête, ne terminant pas, se disant qu'elle l'avait peut-être vue avec son mari. L'idée que son mari puisse la tromper ne l'avait jamais effleurée. Voilà que cette vieille du quartier vient le lui apprendre. Elle ne peut que comprendre son hésitation. Ce n'est pas un sujet facile à aborder, quand on doit apprendre une aussi mauvaise nouvelle. Yamina est devenue si pâle que la vieille Fatima pense qu'elle se sent mal. Le cœur peiné pour elle, elle pose une main sur son bras. Pourtant, il lui faut continuer. Elle n'a plus le choix. Maintenant qu'elle avait abordé le sujet, elle devait tout lui dire de ce qu'elle avait vu et des doutes qui l'habitaient. - Je suis désolée ma fille. Mais il faut que je vide ce que j'ai sur le cœur. - Elle. Vous les avez vus ? Quand ? - Non. De qui parlez-vous ? demande la vieille qui ne s'imaginait pas que Yamina avait vite tiré des conclusions. Je parle seulement d'elle. C'est une jeune fille. Elle et sa famille habitant dans le quartier de mon fils. - Pourquoi me parlez-vous d'eux ? Pourquoi ? Qu'est-ce que je dois savoir ? Mon mari et elle… - Non… Non ! Pas ça. Ton mari t'est fidèle aujourd'hui, dit la vieille. Sais-tu s'il a été marié avant ? - Non. Pourquoi ? - S'il eût une amie intime avant de te connaître ? insiste la vieille. Jamais il ne t'en a parlé ? - Non. Il n'a fréquenté personne avant moi, répond Yamina très sûre de ce qu'elle avançait. Il ne m'a rien caché de son passé. Et tout se sait. On habite une ville où tout le monde se connaît, où rien n'échappe aux regards et aux oreilles des autres, ajoute-t-elle. S'il avait fait quoi que ce soit, je l'aurais déjà su. - Peut-être que les gens n'ont pas osé t'en parler, souffle la vieille. Fatima. Moi, j'ai vu cette jeune fille. Son visage m'était si familier que je n'ai pas cessé de penser à elle. Quand j'ai vu ton mari hier, j'ai vite compris. J'ai fait le rapprochement. Elle est le portrait caché de ton mari. - Comment ? s'écrie Yamina. Elle ressemble à mon mari ? Qu'est-ce tu veux insinuer par là ? - Ma fille, je n'insinue rien. J'essaie seulement de te dire la vérité que tu ignores. Cette fille, elle ne peut-être qu'à lui. - Comment osez-vous ? s'écrie Yamina. Qu'est-ce que vous avez derrière la tête ? - Rien. Seulement, pour votre bien, j'ai jugé utile de vous dire la vérité répond la vieille. Cette fille est bien à lui. Pourquoi ne lui en parlerais-tu pas ? Qui sait ? Peut-être reconnaîtra-t-il avoir eu une aventure au début des années soixante-dix ? La dernière question soulève en elle de la colère et de la peine. Seule, Yamina se sent malheureuse. Son cœur croyait en la vieille. Elle avait peur de la vérité, celle qu'elle risquait de découvrir auprès de son mari. Yamina ne pouvait pas rester ainsi, sans réponse à ses questions, elle avait besoin de connaître la vérité de la bouche de son mari. Dès qu'ils seraient seuls, elle abordera le sujet, même si elle risquait d'en souffrir à mort. (À suivre) A. K.