Contestation n «Dans notre vision, la durée de 40 ans de concession est insuffisante», estime le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens. Cette loi sur la concession des terres agricoles, avant même qu'elle ne soit adoptée par l'APN, a suscité de fortes réserves auprès des organisations professionnelles. Les critiques portaient notamment sur la réduction significative de la durée de jouissance de terres agricoles octroyées par l'Etat, mais aussi sur les modalités de retrait du droit de concession. Avant l'adoption du projet de loi par l'APN, le secrétaire général de l'Union des paysans algériens (Unpa), Mohammed Alioui, avait indiqué, dans une intervention sur les ondes de la Radio nationale, que «les agriculteurs ont peur pour leur avenir». M. Alioui trouve qu'il est «évident de rejeter ce qui n'est pas dans l'intérêt du peuple». Il demande également à ce qu'on arrête d'importer des informations et d'appliquer des expériences des pays étrangers et ce, en guise de réponse au ministre qui a fait savoir que la limitation de la durée de concession se fait partout dans le monde notamment chez nos voisins marocains et tunisiens. M. Alioui demande à ce que la durée de concession soit prolongée «pour permettre le développement de l'investissement et rassurer également les paysans». Il affirme que l'Etat a le droit d'intervenir lorsque la vocation agricole des terres est dévoyée, mais estime que la durée de la concession «devrait être portée à 99 ans». «Il faudrait au moins 99 ans, l'agriculture est une affaire de plusieurs générations. Et le gouvernement doit fournir de solides garanties aux anciens et nouveaux agriculteurs afin de les rassurer.» Le président de l'Union nationale des paysans libres (Unpl), Gaïd Salah, avait, quant à lui, rejeté en bloc cette loi. «Nous rejetons catégoriquement cette nouvelle loi telle que conçue par le ministère de l'Agriculture», avait-il affirmé dans une déclaration au quotidien El Watan. Selon lui, son organisation reste attachée «à la loi 87-19 du 18 décembre 1987». M. Gaïd trouve illogique le fait que les propriétaires des exploitations qui ont beaucoup investi dans l'équipement de leurs exploitations et y ont construit des habitations soient sommés, aujourd'hui, de redevenir locataires. Le président de l'Unpl est allé encore plus loin en affirmant que cette loi ne servira pas l'agriculture et risque d'avoir des conséquences néfastes sur le moral des agriculteurs. «Même s'il existe des conflits internes entre certains propriétaires, seul le marché, en vertu de l'actuelle loi, est en mesure d'assainir ces problèmes», avait-il expliqué. Certains agriculteurs ont dû vendre leur part alors que ce type d'opération est interdit. M. Gaïd estime que le ministre de l'Agriculture devrait agir rationnellement en concertation avec les acteurs du secteur pour trouver des solutions aux problèmes du foncier agricole. Car, il a fait savoir que son organisation n'a pas été associée à l'élaboration de ce projet de loi. «Nous n'avons pas été associés à l'élaboration de ce projet. Le ministère aurait dû au moins solliciter l'avis des autres agriculteurs. Ce qui n'est pas le cas , a-t-il déploré.