Amazigh Kateb, fondateur et voix porteuse du groupe Gnawa diffusion, aujourd'hui dissous, a animé, dimanche soir, un concert, au Centre culturel algérien (CCA), à Paris.Les chansons cultes de son répertoire, Mociba, Koma, Douga Douga, Dima n'touma, Bonjour, Africain' et bien d'autres encore, ont fait vibrer le nombreux public que l'amphithéâtre du CCA a pu contenir. Rencontré dans sa loge peu avant le spectacle, Amazigh donne le ton en affirmant à l'APS : «Si les femmes n'existent pas socialement, si on ne leur reconnaît pas un rôle dans la société, on ne peut rêver de révolution ou de changement.» «Elles sont une charnière sociale et la culture, de par son rôle d'absorption des émotions et des sensations, a la capacité de rassembler et de favoriser cette mixité indispensable à la survie de toute société en mutation», a dit ce digne fils de son père. Amazigh Kateb, qui prépare actuellement un CD, dont la sortie est prévue pour le mois de janvier 2012, est longuement revenu aussi sur le rôle de l'artiste dans la société, soulignant que le message de celui-ci, «est plus écouté que les discours politiques par le seul fait qu'il ne soit pas électoraliste». «Un artiste ne demandera pas à son public de voter pour lui, ne lui fera pas de promesse. En revanche, il prend position et appelle à une mobilisation autour d'une cause, toujours humanitaire, jamais lucrative», a-t-il soutenu, avant d'ajouter : «Il est la résonance de son époque.»Il a avoué également qu'il ne peut pas, en sa qualité d'artiste, «cautionner le silence et contribuer à alimenter les tabous», alors que sa mission culturelle est forcément de «piquer, déranger, déstabiliser et donner à réfléchir sur un avenir commun». Sur le rôle de la chanson engagée, cet artiste qui n'appartient pas seulement à sa terre natale, l'Algérie, mais à l'universalité, a confié que pour avoir seulement chanté la Palestine, il s'est fait «casser les jambes par les sionistes en France, attaqué de toutes parts et traité d'antisémite», affirmant être «antisioniste et je compte le rester jusqu'à la fin de mes jours». Interrogé sur ses rêves, il affirme qu'ils «ne sont pas démesurés et qu'ils plaident tous pour l'être l'humain, qu'il considère comme «la valeur la plus sûre dans un monde de guerre et d'ingérence calculée».