Libre, frondeur, pétri de révolte et d'insoumission, Amazigh, le bien nommé, l'est assurément. Le fondateur et voix porteuse du groupe Gnawa diffusion, aujourd'hui dissous, a de qui tenir. Tout comme son père, Kateb Yacine, il est un cri où résonne la sensibilité d'un écorché vif. Dimanche soir au Centre culturel algérien (CCA), à Paris, il a été fortement ovationné du reste par les mordus des rythmes métissés et du verbe caustique. Les chansons cultes de son répertoire ont fait vibrer le nombreux public que l'amphithéâtre du CCA n'a pu contenir. Le corps en mouvements, armé de son guembri, mélangeant Gnawi traditionnel, Reggae et Rap, reflétant la richesse musicale du Maghreb et de l'Afrique, Amazigh, parolier, musicien, interprète a encore une fois endossé son habit fétiche de rebelle et d'anticonformiste. Véritable bête de scène, à travers des textes ironiques, mordants et incisifs, certains inspirés des écrits de son père, il admoneste et dénonce l'injustice, les passe-droits, les parjures, le désœuvrement des jeunes et leur déprime et l'espace peu enviable réservé aux femmes dans la société. Amazigh Kateb qui prépare actuellement un CD dont la sortie est prévue pour janvier 2012, s'affirme comme le « Che Guetara» algérien. «Je poursuis le combat de mon père. Lui, c'était la littérature, moi, le rock' n' roll. Et j'élèverai mes enfants dans cette même révolte», a-t-il dit.