Cause n L' Association algérienne enfance et familles d'accueil bénévole (Aaefab) plaide pour l'inscription de l'enfant né sous x sur le livret de famille. «C'est l'une des revendications essentielles de notre association», a souligné, hier, Hocine Nia, membre fondateur de cette association, dans son intervention à la conférence débat organisée au Forum d'El Moudjahid. Il a souligné qu'un «pas énorme a été fait concernant la concordance des noms. C'est-à-dire que la famille d'accueil peut donner un nom à l'enfant abandonné», et ce, grâce à «la fetwa du président du Conseil islamique, cheikh Hammani», concrétisée par le décret de 1992. Rappelons qu'auparavant «on lui attribuait deux noms, il était donc montré du doigt, surtout à l'école», l'intervenant estime toutefois qu'il reste «d'autres progrès à faire, notamment l'inscription de l'enfant né sous x sur le livret de famille». «Dans le code de la famille, il est écrit que l'enfant est partie intégrante de la famille, pourquoi donc, n'est-il pas inscrit sur le livret de famille ?», s'interroge, de son côté, le président de l'Aaefab, Antri Bouzar, qui plaide pour la levée de la circulaire qui stipule l'interdiction de cette inscription «C'est un traumatisme psychique», a-t-il fait remarquer. Il s'agit tout simplement de mentionner, «enfant sous kafala de tel ou tel jugement», a ajouté, pour sa part, la secrétaire générale adjointe de cette association. «L'enfant se sentira de la sorte, membre de la famille, ce n'est nullement pour une question d'héritage», précise-t-elle. Revenant au rôle de cette association, M. Nia, expliquera que l'Aaefab ne se contente pas seulement de jouer le rôle d'intermédiaire entre les futurs parents kafils et les bébés issus des pouponnières, mais elle poursuit également l'accompagnement des parents après la procédure d'adoption. Pour cela, des rencontres thématiques sont organisées pour permettre aux couples de partager leurs expériences. Certains parents demandent quel est le moment opportun pour annoncer à leur enfant qu'il a été adopté. Il est primordial, selon lui, de casser les tabous et de sensibiliser davantage la société civile sur cette question. Il estime qu'actuellement, les choses ont beaucoup avancé grâce à l'amélioration du cadre juridique, l'implication des mouvements associatifs et à l'ijtihad des hommes religieux pour donner des interprétations conformes à la charia. «Plus de 2 000 placements ont été effectués par l' Aaefab depuis 1985, date de sa création», a en outre indiqué M. Nia, rappelant que chaque année, entre 3 000 et 5 000 enfants naissent hors mariage. Pour cela, il estime nécessaire que les services sociaux et ceux de la police s'impliquent davantage pour limiter la prolifération du phénomène, relevant au passage, qu'il y a même des enfants jetés à la rue par leurs parents biologiques. A noter que les problèmes liés à la lenteur des enquêtes sociales enclenchées par la DAS, la durée du placement de la kafala, les enfants handicapés et privés de famille ont également été soulevés lors de ce débat.