Résumé de la 1re partie n Maître Cerise, le menuisier, ne comprend pas d'où vient cette voix qui lui demande de ne pas frapper aussi fort sur le bois... Il saisit à deux mains le pauvre morceau de bois et se mit à le cogner sans pitié contre les murs de la pièce. Puis il tendit l'oreille pour entendre les lamentations de la petite voix. Il attendit deux minutes, mais rien ne se manifesta. Il attendit cinq minutes, dix minutes : toujours rien ! — J'ai compris, dit-il en s'efforçant de rire et en se grattant la perruque. Voilà la preuve que cette voix qui fait «aïe» sort tout droit de mon imagination ! Remettons-nous au travail. Et parce qu'il avait eu très peur, il s'essaya à chantonner pour se donner un peu de courage. Posant sa hache, il prit le rabot pour rendre bien lisse et propre le bois mais, alors qu'il rabotait, il entendit un petit rire : — Arrête ! Tu me fais des chatouilles sur tout le corps ! Cette fois, le malheureux Maître Cerise s'effondra, comme foudroyé. Quand il rouvrit les yeux, il était assis à même le sol. Son visage était décomposé. Une terrible peur avait changé jusqu'à la couleur de son nez qui, de rouge, avait viré au bleu foncé. Maître Cerise offre le morceau de bois à son ami Geppetto qui le prend pour se fabriquer une marionnette extraordinaire capable de danser, de tirer l'épée et de faire des sauts périlleux. C'est alors qu'on frappa à la porte. — Entrez, dit le menuisier, sans avoir la force de se relever. Un petit vieux tout guilleret entra dans l'atelier. Il avait pour nom Geppetto mais les enfants du voisinage, quand ils voulaient le mettre hors de lui, l'appelaient Polenta au motif que sa perruque jaune ressemblait fort à une galette de farine de maïs. Geppetto était très susceptible. Gare à qui lui donnait de la Polenta ! Il devenait une vraie bête et il n'y avait plus moyen de le tenir. — Bonjour, Maître Antonio, dit Geppetto. Qu'est-ce que vous faites assis par terre ? — J'apprends le calcul aux fourmis. — Grand bien vous fasse ! — Qu'est-ce qui vous amène chez moi, compère Geppetto ? — Mes jambes ! Maître Antonio, je suis venu vous demander une faveur. — Me voici, prêt à vous rendre service, répondit le menuisier en se relevant. — Ce matin, il m'est venu une idée. — Voyons cela. — J'ai pensé que je pourrais faire une belle marionnette en bois, mais une marionnette extraordinaire capable de danser, de tirer l'épée et de faire des sauts périlleux. Avec elle, je pourrai parcourir le monde en dénichant ici ou là un quignon de pain et un verre de vin. Qu'en dites-vous ? — Bravo Polenta ! cria la petite voix, celle qui sortait on ne sait d'où. A s'entendre appelé ainsi, Geppetto devint rouge comme une pivoine et, fou de rage, se tourna vers le menuisier : — Pourquoi m'offensez-vous ? — Qui donc vous a offensé ? — Vous m'avez appelé Polenta !... — Mais ce n'est pas moi. (A suivre...)