Débrayage n Alors que Benmaradi parle de la prise en charge des revendications des protestataires, plusieurs services de poste dans différentes wilayas restent bloqués. Interrogé, ce matin, sur cette paralysie des postiers était unanimes : «Nous sommes déterminés plus que jamais à ne pas reculer sans la satisfaction totale de nos revendications.» «Nous voulons du noir sur blanc», lance un postier devant la Grande-Poste. «Nous exigeons un écrit officiel de la part du ministre. C'est la seule et unique personne qui puisse nous sortir de cette situation. Nous ne faisons confiance à aucun responsable, pas plus qu'à notre syndicat.» Les grévistes persistent donc toujours dans leur mouvement de grève illimitée en dépit de l'appel à la reprise lancé par leur syndicat d'entreprise installé dernièrement à Oran. «Nous devons prendre en considération et examiner leurs problèmes, après avoir discuté, lundi dernier, avec la Fédération UGTA des Postes et des TIC qui nous a exposé les revendications des postiers», avait, pour sa part, déclaré, hier, à la presse, M. Benhamadi en marge des travaux de la 4e session du comité central du Front de libération nationale (FLN). Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication (PTIC), a tenu à préciser en outre, que le nombre des bureaux de poste qui connaissent ce mouvement de grève est très limité et que cette paralysie n'a pas touché toutes les postes. Pour étayer ses propos, il dira : «Le bilan établi par le directeur central des Postes faisait état jeudi, de 191 bureaux de poste en grève dans 13 wilayas, sur un total de 3 400 bureaux dans tout le pays. Nous nous sommes entendus sur la nécessité de trouver des solutions sur nombre de problèmes, tels que les salaires, au moment où les questions d'indemnités du travail du sud, la progression horizontale et verticale ont été réglées», a fait savoir M. Benhamadi. Le ministre a annoncé que les commissions chargées d'étudier la question devront rendre leurs rapports d'ici au 24 de ce mois. De son côté, le directeur de la Poste, Omar Zerarga, a indiqué qu'il n'était pas possible de négocier avec les initiateurs d'un mouvement de grève non organisé, sans chapelle syndicale et non reconnu par la loi régissant l'activité syndicale précisant que le seul vis-à-vis existant à présent était la fédération UGTA des travailleurs de la Poste et des TIC. M. Zerarga a assuré que les négociations continuaient avec la Fédération à l'effet de soumettre, avant le 24 juin en cours, des propositions sur la prise en charge du reste des revendications, puisqu'une partie avait déjà été satisfaite. «Les revendications concernant l'avancement horizontal et de celui de la promotion, la révision de la nomenclature des postes de travail, et enfin, l'avancement de deux classes pour les agents ayant atteint l'âge de 55 ans, ont été prises en charge par la signature de trois accords collectifs», a-t-il expliqué. Le reste des réclamations, ayant trait à la révision de la grille de salaires, le réajustement des indemnités et le repositionnement des personnels est en négociation. Indésirables billets de 2000 DA M. Benhamadi a dénoncé le refus de certains particuliers, notamment des laboratoires médicaux, d'accepter le nouveau billet de 2 000 DA mis en circulation depuis le 28 avril dernier. «C'est inacceptable et illégal. Un billet de banque est un symbole de l'Etat comme le drapeau, et celui qui le rejette aura touché à un des symboles de la souveraineté de la République», a-t-il averti.