Résumé de la 13e partie n Alors qu'il a rendez-vous avec Wissam, Mounir la voit sortir du lycée et monter dans une voiture. Elle n'a pas un regard pour lui. Sa mère, en ouvrant la porte, a tout de suite compris qu'il s'était passé quelque chose. — Qu'est-ce que tu as encore ? demande-t-elle. — Rien, répond-il sur un ton bougon. — Comment rien ? Tu as le front plissé comme une vieille pomme et tu me dis que tu n'as rien !? — Laisse-moi tranquille, les problèmes que j'ai me suffisent largement ! — C'est ainsi que tu me réponds ? Ouarda, en colère, le laisse. Il regrette aussitôt ce qu'il a dit : il n'a pas l'habitude de parler ainsi, surtout à sa mère qu'il respecte et aime beaucoup. Il voudrait s'excuser, mais il sait que sa mère est en colère. Ouarda est une brave femme mais c'est une femme qui s'emporte facilement et qui est rancunière. Il attendra donc un peu... Il va dans la chambre qu'il partage avec ses deux frères cadets, Mounir et Salah. Il y trouve Mounir, un garçon d'une douzaine d'années, en train de jouer avec un rubiks cube, cherchant avec fièvre à aligner les faces de même couleur. — Au lieu de réviser tes leçons, tu joues encore à ce jeu absurde ! — j'ai déjà révisé mes leçons, répond Mounir. — Trouve-toi alors une occupation plus instructive ! Le gamin lève vers lui un visage moqueur. — Comme sortir avec une fille ? Mounir le regarde, estomaqué. — Mais pour cela, continue le gamin, j'attendrai d'être étudiant, j'irai alors attendre les filles à la sortie du lycée ! Il rit et se lève pour quitter la pièce. Mounir n'en revient pas : son frère est au courant de sa liaison avec Wissam et il a dû en informer sa mère. Voilà donc pourquoi Ouarda ne cesse, quand elle le voit soucieux, de l'interroger. Il se rappelle aussi les questions qu'elle lui a posées à propos du collier que lui a donné Wissam. Il est vrai qu'il a toujours détesté porter des colliers et qu'il a même refusé celui que sa grand-mère lui a rapporté de La Mecque quand elle a fait le pèlerinage. Sa mère est au courant de sa liaison, ses frères et ses sœurs et peut-être son père aussi. Quelle honte, lui qui a la réputation d'un garçon sérieux, uniquement préoccupé par ses études ! Du coup, il ne sait plus quoi faire. Il essaye d'ouvrir son classeur pour réviser ses cours. les examens approchent, mais il lit deux lignes et le renferme. Il décide d'aller prendre l'air. Il se rappelle sa mère qu'il a vexée et va la voir dans la cuisine. — Maman, pardonne-moi pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. Ouarda le regarde avec ironie. — Tu te rends compte que tu as été incorrect ? — Oui, et je te demande pardon... — je ne t'ai pas reconnu ! — Je ne savais plus ce que je disais ! La mère a un gros soupir. — Là, je te crois, mon petit, et c'est ce qui m'inquiète. — Ne t'inquiète pas maman, tout va bien ! Et si j'ai des ennuis, tu seras la première à en être informée. (A suivre...)