Différence n Dans tous les pays du monde qui encouragent l'épargne…, il suffit d'avoir de l'argent pour ouvrir un compte bancaire. La grande différence entre la bureaucratie en Algérie et en France, si nous prenons la France comme référence, réside dans la qualité et la quantité de documents demandés par une administration ou une autre. Pour l'obtention par exemple d'un certificat de résidence, il faudrait justifier d'une facture récente d'électricité, ce qui est tout à fait normal ; mais en plus, dans certaines régions d'Algérie, d'une carte de vote. Cette pièce, en dépit de son caractère aberrant et anticonstitutionnel, est subordonnée à la remise de ce certificat. Dans l'Hexagone, selon nos sources, elle est liée au contrat de location du demandeur ou à son titre de propriété. Chez nous, pour déposer de l'argent à la Cnep, ce certificat est également demandé. Ailleurs, et dans tous les pays du monde qui encouragent l'épargne…, il suffit d'avoir de l'argent pour avoir accès sur-le-champ à un numéro de compte. Autre incongruité qu'a encore inventée cette bureaucratie : les démarches pour renouveler un permis de conduire. Un coup le permis est obsolète à partir de 10 ans d'existence ; un coup il est toléré et un coup tout dépend sur qui vous tombez, à quel barrage vous êtes contrôlé. En quoi un permis dépassant 10 ans est-il pénalisant ? Voire passible de retrait et surtout pourquoi ? La question n'a jamais trouvé de réponse claire. Et pour cause, il n'y en a pas. Pour refaire ce permis, l'administration de la wilaya exige de l'intéressé une demande manuscrite… Le comble est qu'on doit écrire à la tutelle pour lui demander respectueusement de faire... son travail. Mais il y a plus fort encore... Le volet médical est presque une provocation et une insulte au bon sens. En plus d'une carte attestant de votre groupe sanguin, vous devez prouver par le biais d'un certificat médical que vos organes se portent bien, qu'ils fonctionnent tous et que vos yeux et votre vue n'ont rien à se reprocher. Dans certaines circonstances bien particulières, cette bureaucratie fait carrément rire aux éclats. Au guichet de l'état civil, un employé n'a-t-il pas demandé à un retraité de 73 ans qui voulait établir un certificat de nationalité les extraits de naissance de son père et de son grand-père ? C'est enfin le cas de ce citoyen à qui l'administration a réclamé un certificat de vie pour compléter un dossier et qui a cru bien faire en se présentant lui-même au guichet. Réponse de l'hurluberlu qui fait office de chef de service : «Votre présence est une chose, mais un papier prouvant que vous êtes en vie en est une autre.»