Le témoignage d'un auteur musulman, al Maliki, va aussi dans le sens de l'hypothèse chrétienne. Fuyant devant les Arabes, la Kahina transportait sur un chameau une grande idole en bois. On a aussitôt pensé à une statue du Christ ou de la Vierge Marie mais il pourrait aussi s'agir de la représentation d'une divinité berbère. En fait, on ignore, faute de témoignages suffisants, la religion de la reine des Aurès qui pouvait être juive, chrétienne ou tout simplement païenne, comme l'étaient, à cette époque, nombre de ses contemporains ! La Kahina, comme les Berbères de l'époque, ne devaient pas être fanatiques, puisque la Kahina elle-même, réalisant que la victoire des musulmans était inéluctable, poussa ses fils à embrasser l'Islam. Si elle-même ne l'a pas fait, c'est uniquement pour des raisons politiques et non par hostilité à la nouvelle religion. D'ailleurs, les Berbères allaient y adhérer en masse et, mieux, ce seront eux qui s'en feront les prosélytes, la répandant au Maghreb et ailleurs. Cela dit et, quelle que soit sa religion, la Kahina était une reine authentiquement Berbère, qui cultivait, comme tous ses ancêtres, l'amour de la patrie et de la liberté ! Elle devait également faire preuve de bravoure et consentir à tous les sacrifices.