Résumé de la 30e partie n Mounir ne parvient pas à se consoler du départ de Wissam. Sa mère le surprend en train de pleurer, elle lui manifeste de la tendresse... Le lendemain, quand il se lève, il se rappelle ce qui s'est passé dans la nuit et il a honte de lui. Mais sa mère, qui sait le ménager, ne lui en parle pas. — Tu prendras ton petit-déjeuner ? lui dit-elle, hier, tu n'as pas dîné ! C'est la seule allusion qu'elle fera. Il prend son petit-déjeuner et sort. Il a cours, mais il ne se rend pas à l'université : il n'est pas d'humeur à suivre les cours ni à rencontrer ses camarades. Il erre un moment, sans but précis, il a l'idée de se rendre au lycée que Wissam fréquentait encore il y a quelques jours. Le lycée est le même : c'est toujours la même bâtisse, grise et triste, le même portail de fer forgé, peint en vert, les mêmes jeunes, guettant la sortie des filles... Et si elle n'était pas partie ? se dit-il, et si elle était toujours-là ? Et si cette lettre qu'elle lui avait laissée n'était pas d'elle ? C'est ce garçon qui a peut-être tout inventé pour l'éloigner et l'avoir pour lui tout seul... Il se rappelle qu'il l'a vue une fois, en compagnie de ce garçon – un beau garçon, quoique très jeune – elle riait et plaisantait avec lui. Il lui en a fait le reproche, quand il l'a revue, mais elle a levé toute équivoque : ce n'était qu'un camarade, celui qu'elle aimait, c'était lui ! Sa supposition est absurde, mais il s'y accroche, comme un noyé à la bouée qu'on lui lance... Il reste là près d'une heure, attendant la sonnerie. La cloche finit par retentir et le portail s'ouvre... Les élèves sortent. Son cœur se met à battre fortement, à chaque fois qu'il croit la reconnaître. Il s'approche pour mieux voir et c'est aussitôt la déception : ce n'est pas Wissam ! Le flot des élèves commence à tarir, mais il reste quand même, espérant toujours la voir arriver. Une fille approche. — Tu attends Wissam ? lui demande-t-elle timidement. Le nom de l'aimée le fait sursauter. — Oui, dit-il, dans un souffle. — Tu n'es donc pas au courant ? demande la jeune fille. — Non, dit-il encore. — Wissam est partie, dit la jeune fille. — Partie ? — Oui, et très loin... elle ne reviendra plus ! Ce n'est plus la peine de l'attendre... — Je le sais, dit-il. Elle lui sourit et s'en va. Il savait que Wissam était partie, mais il doutait encore : maintenant, il en a la confirmation ! Le garçon qui lui a remis la lettre la veille, vient vers lui. Il n'aura pas le courage de parler avec lui. Il s'en va aussitôt... (A suivre...)