Affrontements Contenue jusqu?à présent, la frange radicale de cette communauté entend en découdre avec les forces d?occupation étrangère de ce pays. Des partisans du chef radical chiite Moqtada Al Sadr ont pris, tôt ce matin, le contrôle du siège du gouverneur de la ville portuaire de Bassora, dans le sud de l'Irak. Des dizaines de miliciens de «l'Armée de Mehdi» ont occupé le bureau du gouverneur et ont hissé un drapeau vert sur le toit de l'immeuble. D?autres ont été vus dans la bâtiment ainsi que sur les toits aux côtés de policiers qui étaient en faction au moment de l'occupation du bâtiment. Quatre heures plus tard, aucune unité britannique, pays qui contrôle le secteur, n'a été dépêchée sur les lieux. Hier déjà, au moins huit soldats de la coalition et pas moins de 24 Irakiens ont été tués dans des affrontements avec les partisans du chef chiite radical Moqtada Sadr en Irak à Najaf alors qu?à Sadr City à Bagdad, le bilan macabre s?élève à 22 morts et 75 blessés côté irakien. Ces développements sanglants commencent à avoir des répercussions politiques puisque deux sénateurs influents américains ont, d?ores et déjà, mis en doute l'échéance du 30 juin pour le transfert de souveraineté aux Irakiens. Il est vrai qu?il s'agit des affrontements les plus meurtriers depuis la chute du pouvoir de Saddam Hussein le 9 avril 2003. Les troupes américaines avaient alors été accueillies comme les libérateurs par la communauté chiite majoritaire en Irak, mais réprimée sous Saddam. C'est l'arrestation avant-hier du chef du bureau de Moqtada Sadr à Najaf, Moustafa Yaâcoubi, impliqué, selon la coalition, dans le meurtre en avril 2003 du chef chiite libéral Abdel Majid al-Khoï, qui a mis le feu aux poudres. Dans la soirée, Moqtada Sadr a appelé ses partisans à «terroriser leurs ennemis», car les manifestations sont devenues, selon lui, «inutiles», après les affrontements. «Je vous demande de ne plus manifester, car c'est devenu inutile, à partir du moment où votre ennemi aime terroriser, faire taire les opinions et méprise les peuples», a-t-il déclaré dans un communiqué à Koufa. Ces actions violentes, menées par une partie de cette communauté sous le double effet de la frustration politique et de la détérioration de ses conditions de vie, ont été condamnées par le président en exercice du Conseil de gouvernement transitoire irakien, Massoud Barzani. Elles se sont produites alors que l'émissaire spécial de l'ONU pour l'Irak, Lakhdar Brahimi, est arrivé à Bagdad avec pour mission de «coopérer avec les partis en présence pour les aider à préparer le processus de transfert» de pouvoir prévu fin juin, a indiqué son bureau dans un communiqué. Dans le même temps, la coalition dirigée par les Etats-Unis a fermé depuis aujourd?hui l'autoroute reliant Bagdad à Amman en raison d'activités militaires dans la zone de Falloujah où quatre Américains ont été tués la semaine dernière et les corps de deux d'entre eux mutilés, a indiqué un communiqué officiel.