Détermination n Le dirigeant libyen a ironisé hier, samedi, sur les appels internationaux à son départ. «Ils me demandent de quitter la Libye, c'est rigolo. Je ne quitterai pas la terre de mes ancêtres, ni le peuple qui s'est sacrifié pour moi», a dit le colonel, dans un discours retransmis par haut-parleurs à des milliers de partisans rassemblés à Zawiyah, à 50 km à l'ouest de Tripoli. «Je suis prêt à me sacrifier pour mon peuple et je ne quitterai pas cette terre arrosée par le sang de mes ancêtres qui ont combattu les colons italiens et britanniques», a dit le dirigeant libyen. Les membres du groupe de contact sur la Libye ont de nouveau réclamé vendredi dernier que Kadhafi quitte le pouvoir et ont pleinement reconnu les rebelles que le «guide» libyen a qualifiés de «mercenaires désignés par le président français Nicolas Sarkozy et par son chef des renseignements». «Ces rats ont pris en otage notre peuple à Benghazi, à Misrata (200 km à l'est de Tripoli) et dans les montagnes de l'Ouest et ils s'en servent comme bouclier humain», a-t-il encore dit. «Cinq millions de Libyens armés marcheront sur eux et libéreront les villes occupées dès que le mot d'ordre sera donné», a-t-il promis. Les forces gouvernementales ont repris le contrôle de Zawiyah en mars dernier après deux semaines d'affrontements avec les rebelles. Cette cité proche de la frontière tunisienne est dans le viseur des combattants rebelles, qui voudraient encercler Tripoli. Vendredi dernier, à Zliten, à 150 km à l'est de la capitale, avait été diffusé un nouveau discours de Kadhafi, dans lequel il avait balayé les déclarations de reconnaissance internationale des instances rebelles. Mouammar Kadhafi a aussi prévenu que son peuple ne laisserait pas le pétrole aux mains des rebelles : «Le peuple libyen est prêt à mourir pour défendre son pétrole et il ne laissera jamais cette richesse aux mains d'une bande de traîtres inféodée à l'Otan.» Une série de puissantes explosions ont par ailleurs été entendues dans la nuit de samedi à dimanche à Tripoli, bastion du régime du leader libyen. On parle d'au moins 13 explosions qui ont été entendues avant et peu après 23H00 GMT. La télévision d'Etat, Al Jamahiriya, a indiqué que l'«agresseur colonialiste croisé» (l'Otan) avait mené des raids sur des sites civils et militaires dans le quartier de Aïn Zara, dans l'est de Tripoli et à Tajoura, dans la grande banlieue Est de la capitale libyenne. La Télévision, qui cite une source militaire, a fait état de victimes, sans en préciser le nombre. L'Alliance Atlantique, qui dirige les opérations militaires sous mandat de l'ONU depuis le 31 mars, essaye de pousser vers la sortie le colonel Kadhafi, mais les frappes aériennes n'ont pour le moment pas porté de coup décisif.