Résumé de la 72e partie n Dorcas révèle à Poirot l'existence de la malle aux costumes... Nous venons d'examiner ce coffre, Dorcas, lui dit Poirot. Je vous suis très obligé d'en avoir parlé. Il contient vraiment une belle collection d'habits. Puis-je vous demander si on les emploie souvent ? — Eh bien, monsieur, pas très souvent de nos jours, bien que, de temps à autre, nous ayons ce que les jeunes messieurs appellent une soirée costumée, et c'est quelquefois bien amusant. Mr Laurence est étonnant ! Tout ce qu'il y a de plus comique. Je n'oublierai jamais le soir où il est descendu en char de Perse, – une sorte de roi oriental. Il tenait le grand couteau à papier à la main, et m'a dit : —— Attention, Dorcas ! Ceci est mon cimeterre fraîchement aiguisé et je suis fâché contre vous ; je vous trancherai la tête ! «Miss Cynthia était un apache, ce qui est, si je comprends bien, un vaurien français ! On n'aurait jamais pu croire qu'une jolie fille comme elle se serait transformée en un aussi affreux garnement. Personne ne l'aurait reconnue ! — Ces soirées devaient être fort amusantes, en effet, remarqua Poirot avec bonhomie. Je suppose que lorsqu'il s'est déguisé en shah de Perse, Mr Laurence a porté cette belle barbe noire que j'ai vue dans le coffre, au grenier ? — Il avait en effet une barbe, monsieur, dit Dorcas en souriant. Et je la connais bien, car il m'a emprunté deux écheveaux de laine noire pour la fabriquer. Et de loin, elle avait l'air extraordinairement naturelle. Je ne savais pas qu'il y avait une barbe là-haut. On a dû l'acheter tout récemment ! Je sais qu'il y avait une perruque rousse. Ils emploient en général du bouchon brûlé, bien que ce soit difficile à faire partir. Une fois, Miss Cynthia s'est déguisée en nègre, et le mal qu'elle a eu ensuite ! — Dorcas ne sait évidemment rien au sujet de cette barbe noire, dit Poirot, tandis que nous nous dirigions de nouveau lentement vers le hall. — Vous attendez beaucoup de cette barbe ? murmurai-je vivement. Poirot hocha la tête. — Oui. Avez-vous remarqué comment elle était taillée ? — Non. — Elle est taillée exactement de la même forme que celle de Mr Inglethorp, et j'ai trouvé un ou deux cheveux coupés. Hastings, cette affaire est bien mystérieuse. — Je me demande qui a bien pu mettre cette barbe dans le coffre ? dis-je. — Quelqu'un doué de beaucoup d'intelligence, dit Poirot sèchement. Vous rendez-vous compte qu'il a choisi pour la cacher le seul endroit de la maison où sa présence ne serait pas remarquée ? Oui, il est intelligent. Mais il nous faut l'être encore davantage. Il nous faut être si intelligents qu'il nous soupçonne de ne pas l'être du tout ! J'acquiesçai. — Et c'est ici, mon ami, que vous allez m'aider très efficacement. Je fus très heureux du compliment. Car, à certains moments, je m'étais imaginé que Poirot ne m'appréciait vraiment pas à ma juste valeur. (A suivre...)