Résumé de la 76e partie n Hastings, qui n'a pas encore vu Laurence seul pour lui transmettre le message de Poirot, l'aperçoit... L'instant me parut propice pour remplir ma mission. Il est vrai que le sens exact m'échappait mais je me flattais que la réponse de Laurence, que je soumettrais ensuite à un interrogatoire adroit, me permettrait bien vite de voir clair. — Je vous cherchais, dis-je négligemment. — Vraiment ? — Oui. J'ai un message à vous transmettre de la part de Poirot. — Ah ! Il m'a dit d'attendre d'être seul avec vous, dis-je en baissant la voix et en le surveillant étroitement du coin de l'œil. — Eh bien ? Le sombre visage mélancolique de Laurence ne changea point d'expression. Se doutait-il peut-être de ce que j'allais lui dire ? — Voici. Je baissai la voix encore davantage : — Trouvez la tasse à café qui manque, et vous pourrez reposer en paix. — Que diable veut-il dire ? Laurence me fixa avec une stupéfaction non feinte. — Ne le savez-vous pas ? — Pas le moins du monde. Et vous ? Je fus obligé de reconnaître mon ignorance. — Quelle tasse à café qui manque ? — Je ne sais pas. — II ferait mieux d'interroger Dorcas ou une des servantes, s'il veut être fixé au sujet de ces tasses. Je ne sais rien là-dessus, si ce n'est que nous en avons qui ne servent jamais et qui sont de petites merveilles. Du vieux Worcester ! Vous n'êtes pas un connaisseur, Hastings ? — Non. — Vous perdez une occasion de joie ! Un objet vraiment parfait en vieille porcelaine est adorable à manier, ou même simplement à regarder. — Alors, que dois-je répondre à Poirot ? — Que je voudrais bien comprendre ce qu'il veut dire. C'est de l'hébreu pour moi ! — Très bien. Je me disposais à gagner la maison lorsqu'il me rappela tout à coup : — Dites donc. Comment se terminait le message ? Voulez-vous me le répéter ? — «Trouvez la tasse à café et vous pourrez reposer en paix.» Etes-vous certain de ne pas savoir ce que cela veut dire demandai-je gravement. — Non, dit-il, je ne le sais pas, à mon grand regret. Le gong sonna, annonçant le repas, et nous rentrâmes ensemble. John avait demandé à Poirot de rester pour déjeuner, et nous le trouvâmes déjà à table. Par consentement tacite, nous évitâmes de parler de la tragédie. Nous discutâmes de la guerre et de sujets analogues. Mais lorsque les biscuits et le fromage eurent été servis et que Dorcas eut quitté la pièce, Poirot se pencha tout à coup vers Mrs Cavendish. — Pardonnez-moi, madame, de vous rappeler des souvenirs pénibles, mais j'ai une petite idée (les petites idées de Poirot étaient demeurées proverbiales), et j'aimerais vous poser une ou deux questions. (A suivre...)