Insouciance n Les responsables du ministère des Transports semblent non concernés par l'affaire des 17 marins, détenus en Somalie depuis le 1er janvier dernier, en renvoyant, encore une fois, les familles voir avec l'armateur du bateau «MV Blida». En tout cas, c'est le sentiment que nous avons décelé, hier, chez les familles des otages, qui ont organisé un sit-in près du siège du département d'Amar Tou. En effet, regroupées depuis 10h du matin sous un soleil de plomb, aucun responsable n'a daigné venir les voir ou les appeler à son bureau, au moins pour les écouter, et ce, malgré l'insistance des familles auprès des agents de sécurité qui gardent l'entrée principale des deux institutions, à savoir la résidence El-Mithak et le siège du ministère des Transports. «Voilà l'attitude de nos responsables à l'égard de leurs citoyens», clame Mme Kahli en dénonçant un tel comportement. Infatigables, les représentants des familles ont brandi leurs banderoles habituelles lançant un cri de détresse et appelant à l'intervention du président de la République, afin qu'il soit mis fin à une détention de 221 jours maintenant, et ce, dans des conditions extrêmement difficiles. Une telle situation a été réaffirmée, hier, par Mme T. S., informée par un appel téléphonique de son mari, marin otage en Somalie, que tous les marins algériens sont vivants, mais que leur état de santé se dégrade à cause des conditions de vie inconvenables. «Il m'a dit qu'ils sont sous-alimentés et ne peuvent tenir longtemps avec un menu de pâtes et d'eau», ajoute-t-elle. En l'écoutant, certains présents se sont mis à pleurer. Cela s'est produit au moment où le cortège du ministre Amar Tou passait par là dans une attitude pour le moins indifférente, le ministre n'ayant même pas daigné s'arrêter, ne serait-ce qu'un moment, devant les familles ou, encore moins, leur envoyer un de ses collaborateurs. Ce qui a eu pour effet de faire monter la tension d'un cran chez les familles qui ont décidé de franchir le portail principal en faisant un forcing sur les agents de sécurité. Devant cet état de fait, les responsables ont fini par accepter de leur accorder une audience avec le secrétaire général du département d'Amar Tou, rapportent les représentants des familles. «Et pour quel résultat ! Il nous a conseillé, comme la dernière fois, de voir avec Mansouri, l'armateur de la société IBC, pour chercher des informations sur le sujet. C'est de la foutaise !», s'indignent-elles. «Cela ne nous décourage pas à poursuivre notre mouvement de dénonciation.» D'ailleurs, «nous comptons organiser un autre sit-in mercredi prochain devant le ministère des Affaires étrangères», annonce Fawzi Aït Ramdane, qui souhaite que le dénouement de cette affaire se fasse le plus tôt possible pour qu'il puisse passer la fête de l'Aïd el-fitr avec son père. Un souhait que partage l'ensemble de ces familles.