Urgence n L'état de santé de nos marins, en détention depuis huit mois en Somalie s'est sérieusement dégradé, d'où la nécessité d'agir vite afin de les sauver d'une mort certaine. Dans un appel, hier soir, à leurs familles, les 17 marins les ont informées de leur situation intenable en Somalie mais également de leur état de santé critique. «Pendant une minute et demie, croyez-moi, je n'ai pas pu reconnaître la voix de mon père. On dirait qu'il parle du fond d'un puits», nous a affirmé, hier soir, Fawzi Aït Ramdane, fils d'un marin. D'après notre interlocuteur, ce sont tous les marins qui ont pu contacter leurs familles hier soir juste après la rupture du jeûne pour une durée de 10 à 15 minutes pour chacun d'eux, et ce, grâce à une opportunité accordée par les pirates. «Mon père m'a fait savoir que lui et ses collègues sont en train de souffrir et leur état de santé est en nette dégradation à cause du manque de nourriture : des pâtes et de l'eau sale qu'on leur donne quotidiennement», ajoute M. Aït Ramdane en indiquant que nos marins ont lancé un SOS au président de la République afin qu'il pèse de tout son poids pour les sauver d'une mort certaine. Achour Abdelkader, père d'un marin, nous a confirmé ces dires. « Mon fils m'a confié que son état de santé est en train de se détériorer. Pensez-vous qu'on puisse tenir longtemps en ne se nourrissant que de pâtes et d'eau ?». Par ailleurs, les familles des marins ont organisé hier matin un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères. Encore une fois, l'indifférence a été leur sort. Les responsables du ministère n'ont même pas daigné recevoir leurs représentants. A leur arrivée, à 10 heures à l'entrée réservée au public, les familles ont accédé à la salle d'attente. «Au début les agents de sécurité ne se sont pas rendu compte que nous étions les familles des marins. C'est lorsque nous avons rempli le formulaire de demande d'audience qu'a commencé la panique au niveau du poste de sécurité où les agents sont venus nous informer qu'ils ont reçu des instructions de ne pas nous recevoir», nous diront les représentants de familles, à leur retour à la salle d'attente. Devant ce refus «injustifié», les familles ont essayé d'investir, l'après-midi, la rue en tentant d'organiser un sit-in comme ultime recours comme cela s'est produit dimanche dernier devant le ministère des Transports. Toutefois, les forces de l'ordre sont intervenues, rapporte M. Aït Ramdane pour s'emparer de leurs banderoles et les empêcher de se rassembler. «Les policiers se sont acharnés contre nous. Ils se sont emparés de nos banderoles et nous ont menacés de nous amener au commissariat», s'est-il désolé. C'est à ce moment-là, a-t-il enchaîné, que les responsables des AE ont décidé de leur accorder une audience avec le secrétaire général chargé du service consulaire. Ce dernier a tenu à les rassurer, indique notre interlocuteur, que ses services feront tout pour trouvé une issue à cette situation.