Insuffisance n Les cimetières d'El-Kettar, Baïnem, Sidi-Tayeb à Lavigerie et celui de Sidi M'hamed dans la commune de Belouizdad que nous avons visités, témoignent de l'étendue du drame. Pratiquement tous les cimetières de la capitale sont arrivés à saturation. Les sépultures blanches, récentes ou pas très anciennes s'étendent à perte de vue. Et devant le manque d'espace, le problème prend des proportions alarmantes. Le cas du cimetière de Belouizdad, qui date des années 1920 est, à ce titre, édifiant. «Déjà saturé au lendemain de l'indépendance», comme le précise un agent de l'Egpfc, l'endroit en question n'a cependant pas cessé de voir défiler les cérémonies funéraires. Ceux qui ont la «chance» d'avoir un proche parent enterré en ces lieux peuvent souffler et prétendre ainsi à une hypothétique place, pour eux ou pour leurs défunts. Ceux qui n'en ont pas sont orientés vers d'autres cimetières où il faut, parfois, faire jouer, la mort dans l'âme, des connaissances pour un permis d'inhumer. Chaque centimètre vaut son pesant d'or. Jamais la terre n'a été aussi valorisée et mise à profit que dans ces coins dévolus pourtant au repos éternel des hommes. Aménager de nouveaux cimetières semble être la préoccupation majeure des autorités. Cependant, cela paraît ardu et difficile de les réaliser dans les meilleurs délais. Les inhumations dans ce qu'on appelle communément la sépulture familiale ont pris une autre allure ces dernières années du fait de la croissance démographique, des limites atteintes par les structures existantes. Le gigantesque cimetière d'El-Kettar, situé au-dessous du ministère de la Défense, bute, lui aussi, sur la même difficulté : le manque d'espace. En effet, pas moins de 77 000 tombes occupent l'intégralité de la superficie du cimetière, qui est de 18,55 hectares. Aucun espace n'est épargné. Les allées piétonnières et carrossables ont été occupées, faute de mieux. C'est d'ailleurs 1 300 tombes qui occupent l'espace destiné aux vivants. Il demeure, bien entendu, que les pouvoirs publics ont programmé la réalisation de 6 cimetières dans la capitale. Nous apprenons que celui des Grands-Vents à Dély-Ibrahim est un projet mort-né, puisque le ministère de l'Environnement, propriétaire de l'assiette de terrain, a transféré cet espace au profit du parc Dounia.