Mission n A quelques jours seulement du coup d'envoi de la nouvelle saison footballistique, des indices nous laissent croire que nos stades seront encore le théâtre de violence et d'affrontements entre supporters. Dans une de nos récentes éditions, nous évoquions l'instabilité des staffs techniques au sein de nos clubs et la valse des entraîneurs qui caractérise notre football, empêchant tout travail de fond et de construction et leur impact sur le niveau d'ensemble de notre championnat, de plus en plus ennuyeux et moins attractif sur tous les plans. Aujourd'hui, il est question d'un autre fléau qui ronge notre sport roi, c'est celui de la violence, sous toutes ses formes, dans et autour des stades. Une violence qui sera de nouveau au rendez-vous car émanant d'un malaise social de plus en plus pesant et de l'absence d'une réelle politique pour la prise en charge de ce problème sur le terrain. Pour simplifier les choses : les mêmes ingrédients produiront les mêmes effets, d'autant que l'Algérie n'a pas changé en deux ou trois mois de trêve estivale. Mêmes stades, mêmes acteurs, même spectacle, même environnement, tout est resté à sa place pour nous reproduire le même décor de désolation de ces dernières années. Pas plus tard qu'avant-hier, lors d'un simple match amical entre deux clubs algérois, l'USM Alger et le NA Hussein-Dey, au stade Omar-Hamadi de Bologhine, les débats n'ont pas pu aller à leur bout à cause d'affrontements d'une extrême violence entre supporters, faisant plusieurs blessés, et obligeant l'arbitre à mettre fin à ce match à l'heure de jeu. Pourquoi ? Comment ? Le mal est profond. L'entraîneur français de l'USMA, Hervé Renard, qui tenait à ce match, est resté stupéfait et frustré de ne pouvoir aller au bout de son travail, les amateurs de la balle ronde, notamment ceux venus voir la «dream-team» usmiste ont fini par déchanter, et nous en dirons autant pour les Sang et Or qui font leur grand retour cette saison en Ligue 1 professionnelle, et avec eux tous les amoureux du football qui ne viendront pas aux stades cette saison vu que ces lieux sont devenus infréquentables. Et cela depuis un bon moment. La saison dernière, la chaîne française Canal +, via sa version Maghreb, a bien voulu investir dans notre championnat en mettant le paquet en matière de couverture de rencontres de Ligue 1, mais elle a vite déguerpi après de graves incidents à Bordj Bou-Arréridj lors d'un match entre le CABBA et le CR Belouizdad. L'image de la chaîne ne pouvant être liée à des scènes désolantes et de surcroît à un niveau de championnat faible, sans parler des conditions défavorables de retransmission dans des enceintes inadaptées, ont découragé les plus motivés de ce média et bien d'autres encore. On se rappelle, il y a quatre ans, la défunte chaîne arabe ART avait refusé d'acquérir les droits de retransmission de notre championnat à cause de cette même violence et aussi d'une programmation défaillante que tentera d'endiguer la nouvelle et toute fraîche ligue professionnelle de football présidée par Mahfoud Kerbadj, ex-patron du CRB qui a certainement souffert de cet autre problème de notre football. Une Ligue qui n'aura d'autres solutions face à la violence rampante que de recourir à l'inévitable huis clos, comme moyen de sanction, qui dégrève les caisses déjà bien «souffrantes» des clubs en matière de billetterie. Les infrastructures qui accueilleront les matchs de notre championnat, sont au même stade, mis à part quelques coups de peinture et de rafistolage ici et là, pour permettre à la commission d'homologation d'expédier les affaires courantes non sans se farcir quelques dossiers chauds comme ceux des stades du 1er-Novembre d'El-Harrach ou de Zioui d'Hussein-Dey. Ajouter à ce décor bien planté une rentrée sociale qui s'annonce explosive et la concurrence des chaînes satellitaires qui diffusent de bien meilleures images du football européen, le puriste algérien sera ‘'exclu'' de fréquenter les stades où il ne fait plus bon vivre.