Délais n Ils sont accusés par le ministère d'être derrière les ruptures de stocks. Le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Bouchnak Khelladi, a annoncé, hier, mardi, à Alger, que 32% des grossistes de médicaments ne disposaient pas de stocks suffisants. Lors d'une rencontre sur la distribution des médicaments et se référant à une enquête réalisée dernièrement par le ministère, M. Bouchnak a souligné que 41% de vendeurs en gros «ne disposent pas d'un plan de rappel de médicaments et 40% ne respectent pas la loi dans la vente des substances venimeuses et stupéfiants». L'enquête a révélé encore que sur les 656 distributeurs de médicaments au niveau national, 67% détiennent le monopole de l'activité au niveau de quatre wilayas, dont 23% à Alger (283 distributeurs), 13% à Constantine (84 distributeurs), 7% à Oran (46 distributeurs) et 4% à Sétif (23 distributeurs). Sur 283 distributeurs agréés activant à Alger, 53 distributeurs seulement sont en activité réelle et permanente, les autres se manifestent à des moments précis. Selon l'enquête, 7 wilayas sont privées de distribution de médicaments. Une situation plus qu'alarmante qui a poussé la tutelle à prendre des mesures conséquentes pour juguler cette réalité. Lors de cette rencontre, en réaction à cette situation, le premier responsable de la santé, Djamel Ould Abbès, a donné aux distributeurs un délai jusqu'au mois de décembre pour mettre à jour et assainir la profession. Il a indiqué que le ministère avait dressé une liste des distributeurs au niveau national, dont nombreux sont des «parasites», promettant l'assainissement de cette liste prochainement. Le ministre a mis en garde les distributeurs qui refusent de distribuer certains médicaments, affirmant qu'ils seront identifiés et des mesures seront prises contre eux. Un cahier des charges des distributeurs de médicaments sera bientôt mis en place en accord avec les ministères concernés, a également annoncé M. Ould Abbès tout en appelant à prévoir un stock de sécurité afin d'éviter toute rupture de stock. Il a souligné la nécessité d'assainir la profession des distributeurs qui exercent, selon lui, des pressions sur les pharmacies d'officines et pratiquent la vente concomitante. Il a indiqué que 200 inspecteurs sont mobilisés pour assainir la profession. Pour sa part, le vice-président de l'Association des distributeurs, le Dr Abdelouahid Kerrar a qualifié l'association de «maillon faible» dans la chaîne d'importation, de production et de vente de médicaments en gros. Il a souligné la nécessité de revoir certaines lois régissant le secteur exigeant la mise en place de cahiers des charges pour les gens de la profession, assurer un contrôle continu des distributeurs, la mise en place d'un registre du commerce propre au secteur de distribution, la révision de la marge bénéficiaire qui ne dépasse pas 4%, et ce, avant de dénoncer les pressions exercées par certains vendeurs de gros qui imposent le princeps alors que l'association encourage le générique. R. N. / APS