Surprise Pratiquement, aucun des duels attendus n?aura eu lieu. Pas même dans les «fiefs» des candidats. Ni Bouteflika-Benflis, ni Bouteflika-Djaballah, ni Benflis-Djaballah, ni Sadi-Bouteflika. Jeudi 8 avril, il y avait Bouteflika tout court. Les duels tant promis n?ont pas eu lieu. Mieux encore, les concurrents de l?actuel président auront été laminés dans leur propre fief. Ali Benflis, dont on disait qu?il était imbattable dans son «jardin» du Constantinois, a été territorialement dominé par Bouteflika qui, faut-il le rappeler, a conquis 47 wilayas : à Batna, Benflis n?a eu que 71 644 voix, soit 28,79%, contre 142 824 voix, soit 57,40% pour Bouteflika. A Tébessa, autre terrain de prédilection de Benflis, celui-ci a collecté 16 696 voix, soit 7,28% contre 190 023 voix, soit le tonitruant taux de 82,91% pour le président sortant. Constantine et Khenchela, traditionnels fiefs de Benflis, ont dit «non» à ce dernier. Pis encore, il a été outrageusement laminé. Dans l?antique Cirta, Benflis n?a réalisé que le faible taux de 9,20% (23 761 voix) contre l?impressionnant 79,03% (204 158 voix) pour Bouteflika alors qu?à Khenchela, le premier a eu 26,28% (26 474 voix) contre 66,36% (66 859 voix) pour le second. Bouteflika n?a, en définitive, perdu que dans une seule wilaya : Tizi Ouzou, acquise en dépit d?un fort taux d?abstention (18,38% de participation seulement) à Saïd Sadi crédité de 32 308 voix, soit 32,82% avec la précision que Bouteflika a réussi l?exploit de grignoter de précieux points dans quelques communes de Kabylie. Djaballah a, pour sa part, été piégé dans son fief de Skikda. Le candidat d?El-Islah a, certes, réussi à prendre le dessus sur Benflis, mais fut tout de même loin dans le rétroviseur avec ses 10,11% (28 744 voix) contre la belle moisson de 79,83% (226 918 voix) du vainqueur du jour.