Paradoxe n Malgré l'existence des solutions très efficaces et moins coûteuses, les infections dues aux soins touchent 12% de nos patients, et ce, à cause du non-respect des normes d'hygiène hospitalières, notamment celle des mains. Ce constat a été fait, hier, par de nombreux spécialistes de la santé publique, lors de la 8e édition de la Journée internationale de l'hygiène hospitalière à Alger. «La fréquence des infections nosocomiales ne s'est pas améliorée depuis l'année 2000», a indiqué le Dr Atif, épidémiologiste au CHU de Blida, en marge de ce séminaire en affirmant que l'hygiène des mains est très peu respectée dans nos structures médicales. S'agissant du taux de malades, victimes de ce genre d'infections — facilement évitable —, notre interlocuteur s'est référé à l'enquête réalisée en 2009 par le ministère de la Santé. Cette enquête a fait ressortir cette estimation de 12%, soit un malade sur dix fait une infection nosocomiale. Sachant que 70% des infections nosocomiales, a-t-il précisé, peuvent être dues aux mains malpropres, utilisées sans précaution d'hygiène. De son côté, le Dr Olivia Keila Perse du centre hospitalier Princesse Grace (France) a insisté lors d'une communication ayant pour thème : «L'hygiène des mains le point en 2011», sur l'importance du geste d'hygiène des mains pour la prévention des actions associées aux soins. «Le patient qui vient à l'hôpital est fragilisé par une maladie ou un accident. On va lui apporter des soins. Donc, on va lui créer des portes d'entrée dans son organisme. Et si on ne s'est pas lavé les mains, ces portes d'entrée vont permettre la pénétration des germes à l'intérieur», a-t-elle expliqué en relevant que de telles situations pourraient être évitées facilement en appliquant des solutions très simples mais efficaces, à l'instar de l'hydro-alcoolique, ayant fait ses preuves en Europe où le taux de malades par infection nosocomiale a grandement diminué. En lui emboîtant le pas, le Dr J. Fabry, du laboratoire d'épidémiologie et de santé publique à l'Université de Lyon, a relevé l'importance de l'organisation de l'hygiène des mains dans le système de santé. «L'hygiène des mains joue un rôle important car c'est le contact direct avec le patient», a-t-il souligné. A ce propos, le docteur Atif recommande aux médecins et aux infirmiers de se laver les mains avant de toucher les malades. «Quant les mains sont propres, il faut utiliser ce que l'on appelle une solution hydro-alcoolique, une matière pour protéger les mains», a-t-il conseillé. En guise de recommandation aux acteurs du secteur de la santé publique algérien pour faire progresser les choses, M. Fabry a préconisé, entres autres, la mise en place d'associations de patients qui peuvent jouer, selon lui, un rôle positif dans la sécurité des soins en veillant au respect des précautions d'hygiène dans les structures sanitaires. «En France, les associations sont bien structurées (…). Elles constituent un allié fort pour augmenter la sécurité des soins», a-t-il affirmé.