Crainte - Rares sont les parents qui viennent pour faire constater les lésions occasionnées par cette violence en milieu scolaire «La gravité de ce phénomène échappe aux statistiques officielles», comme le déclare un professeur de médecine légale. «C'est un sujet tabou, occulté le plus souvent et rares sont les parents qui viennent pour faire constater les lésions occasionnées par cette violence en milieu scolaire. Ce sont, la plupart du temps, les 11-15 ans qui sont le plus concernés.» Sur les 32 enfants placés par leurs tuteurs légaux dans un centre hospitalier – que nous avons visité –, durant un semestre, 10 ont été frappés par leurs enseignants, avec dans la majorité des cas des contusions au visage. Les certificats médicaux établis dépassent, sauf rares exceptions, les 15 jours d'indisponibilité. Ce qui se solde par des contraventions après dépôt de plainte. Mais la plupart du temps, ces affaires se règlent à l'amiable. Les enseignants mis en cause mettent en avant la mauvaise conduite des enfants battus. Ce médecin préconise des campagnes de sensibilisation à tous les niveaux pour modifier les mentalités et les comportements. «Nous souhaiterions de fréquents contacts avec les représentants de l'éducation, parents d'élèves, psychologues, pour faire évoluer les choses vers une meilleure prise en charge des enfants à tous points de vue. Une chose est cependant sûre : il ne faut jamais battre un enfant, il y a d'autres moyens de punir un élève fautif».