Résumé de la 13e partie n Poirot réussira-t-il à persuader Mr Hoggin de ne pas entreprendre des poursuites ? Sir Joseph reçut Hercule Poirot dans son bureau. — Alors, monsieur Poirot. Toujours aussi content de vous ? — Permettez-moi d'abord une question, répondit Poirot en s'asseyant. Je connais le coupable et j'ai assez de preuves pour le faire prendre, le cas échéant, mais si je le fais, je doute que vous récupériez jamais votre argent. Sir Joseph devint cramoisi. — Ne pas récupérer mon argent ! — Je ne fais pas partie de la police, continua Poirot, et j'agis dans votre intérêt. Je crois pouvoir retrouver vos deux cents livres si vous n'engagez aucune poursuite. — Hein ! Laissez-moi réfléchir. — C'est à vous de décider. Normalement, dans l'intérêt public, vous devriez donner une suite légale à l'affaire. Beaucoup de gens seraient de cet avis. — L'avis des gens ! interrompit brutalement sir Joseph, ce n'est pas leur argent qui est en cause ! J'ai horreur d'être roulé. Personne ne l'a tenté sans y laisser des plumes. — Alors, que décidez-vous ? — Je veux ma galette ! s'écria sir Joseph en donnant un grand coup de poing sur son bureau. Personne ne peut se vanter de m'avoir eu de deux cents livres ! Alors Poirot sortit son chéquier, libella un chèque et le tendit à son vis-à-vis. — Bon sang ! J'aimerais bien savoir qui est la crapule qui... Poirot secoua la tête. — Si vous acceptez ce chèque, il ne faut me poser aucune question. Sir Joseph s'empara du papier et le mit dans sa poche. — Ça alors, si ce n'est pas malheureux ! Enfin, j'ai retrouvé mon argent. Combien vous dois-je, monsieur Poirot ? — Peu de chose. Comme je vous l'ai déjà dit, il s'agissait d'une affaire peu importante. Cependant, toutes les affaires dont je m'occupe concernent des meurtres. — Cela doit être intéressant ! dit sir Joseph un peu interloqué. — Parfois. D'ailleurs, vous me rappelez étrangement un homme à qui j'ai eu affaire il y a des années, en Belgique. Un fabricant de savon très riche. Il avait empoisonné sa femme pour pouvoir épouser sa secrétaire... Oui. La similitude est vraiment frappante, n'est-ce pas ? Les lèvres de sir Joseph étaient devenues d'un bleu assez curieux. Ses joues avaient perdu toute couleur et ses yeux, fixés sur Poirot, semblaient prêts à jaillir de leurs orbites. Il s'affaissa dans son fauteuil avec un grognement sourd. Brusquement, la main tremblante, il tira de sa poche le chèque et le déchira en menus morceaux. — Voilà qui règle tout, n'est-ce pas. Admettons que ce soient vos honoraires. — Mais voyons, Monsieur, je ne vous aurais jamais demandé autant. — Gardez le tout ! — Dans ce cas, j'en ferai don à une œuvre de charité... Inutile de spécifier que, dans votre situation, il faudra vous montrer très prudent, n'est-ce pas ? La réponse vint, presque inaudible. — Il n'y a aucun danger. Je ferai attention. A suivre Agatha Christie