Résumé de la 20e partie - Joan propose à Poirot d'écrire au Home Office pour obtenir l'autorisation d'exhumer le corps de Mrs Oldfield... Oui, parfaitement. Vous pensez à un empoisonnement par arsenic... On peut prouver qu'elle n'a pas été empoisonnée de cette façon. Mais il existe d'autres poisons... Des alcaloïdes végétaux. Au bout d'un an, je doute qu'on en retrouve, même si l'on s'en est servi. Et je connais les chimistes officiels. Ils peuvent très bien, sans se compromettre, déclarer que rien n'indique comment la mort a été provoquée.., et les langues repartiront de plus belle ! — Qui, selon vous, est le bavard le plus invétéré du village ? La jeune fille réfléchit un instant. — Il me semble que la pire de toutes serait la vieille Miss Leatheran, dit-elle enfin. — Ah ! Vous serait-il possible de me présenter à cette demoiselle... comme par hasard, de préférence ? — Rien de plus facile. A cette heure de la matinée, toutes les vieilles corneilles du coin font leurs courses. Il nous suffit de descendre la rue principale. Comme l'avait dit la jeune fille cela ne présenta aucune difficulté. Elle s'arrêta soudain, en face du bureau de poste, pour saluer une femme d'âge moyen. De haute taille, elle avait un grand nez et des yeux fureteurs. — Bonjour, Miss Leatheran. — Bonjour, Joan. Quelle délicieuse journée, n'est-ce pas ? Tout en parlant, elle passait en revue et dans le détail le compagnon de la jeune fille qui joua le jeu. — Permettez-moi de vous présenter M. Poirot qui est ici pour quelques jours. Un biscuit entre les doigts, une tasse de thé en équilibre sur un genou, Hercule Poirot s'autorisa à faire des confidences à son hôtesse. Miss Leatheran avait été assez bonne pour l'inviter à prendre le thé et s'était employée de son mieux à trouver ce que ce curieux petit étranger était venu faire au sein de leur communauté. Quelque temps durant, il avait paré ses attaques avec dextérité, ne faisant qu'exciter son appétit de savoir. Puis, quand il jugea le moment propice, et le fruit mûr, il se pencha vers elle. — Ah ! Mademoiselle, je l'avoue, vous êtes trop habile pour moi. Vous avez percé mon secret, je le vois. Je suis ici à la demande du Home Office. Mais, je vous en prie - il baissa le ton - gardez ceci pour vous ! — Mais comment donc ! s'écria Miss Leatheran, transportée d'enthousiasme. Le Home Office ?... Voulez-vous dire que... Oh, non ! Pas la pauvre Mrs Oldfield ? Poirot acquiesça de la tête, lentement, et à plusieurs reprises. — Eh bien ! Et la vieille demoiselle sut mettre en ce mot tout un trésor d'émotions diverses. — L'affaire est délicate, comprenez-vous, insista Poirot. Je suis chargé de me rendre compte si les faits justifient une exhumation. Miss Leatheran poussa une exclamation. — On va déterrer cette pauvre petite ! Mais c'est terrible ! A l'entendre, on aurait davantage compris qu'elle ait dit : «Mais c'est splendide !» — Et vous, Mademoiselle, quelle est votre opinion ? — Oh ! Evidemment, on a beaucoup parlé. (A suivre...)