Baisse De 800 000 visas accordés aux Algériens à la fin des années 1980, seuls 250 000 ont été délivrés, en 2003, sur 800 000 demandes. L?embellie des relations bilatérales ayant marqué cette année n?a visiblement pas touché la question des visas, pourtant toujours au centre des rapports entre les deux pays. Nicolas Sarkozy en a décidé ainsi puisque ni le rétablissement, en 2000, du consulat général d?Alger dans ses fonctions ni l?ouverture du consulat de Annaba n?ont changé les choses. «Paris n?entend pas revenir à une politique de visas plus volontariste. La France n?a donc aucune leçon de générosité à recevoir sur ce point», avait déclaré le ministre de l?Intérieur devant les membres de la commission des affaires étrangères. Sarkozy a fait mieux que réduire le nombre de visas pour les Algériens. Il a durci le dispositif d?émigration par un projet de loi «de maîtrise» de ce phénomène qui a été adopté le 28 octobre 2003 par le Parlement français. En vertu de ce texte, entré en principe en application en 2004, il est devenu très difficile pour tout étranger issu d?un pays considéré à «risque migratoire» (d?Asie ou d?Afrique) de venir en France ou d?y obtenir des papiers pour s?installer. Pis, les dispositions du nouveau texte faisaient de l?étranger qui tente de s?installer ou d?étudier en France un suspect permanent. Tout demandeur de visa était, en effet, tenu par le projet de loi de laisser ses empreintes digitales au consulat français en vue de leur intégration dans un fichier national devant être utilisé dans la lutte contre l?immigration clandestine. Peut-être plus que d?autres, les Algériens se rappelleront longtemps cette ère Sarkozy. Celui-ci, avec le dernier remaniement du gouvernement survenu au lendemain de la débâcle de la droite aux régionales, a changé de portefeuille. C?est le diplomate De Villepin qui le remplace et les observateurs s?accordent à relever que le nouveau venu sera certainement plus souple que son prédécesseur. Vrai ? Faux ? En tout cas, les Algériens l?espèrent.