Résumé de la 57e partie - Elsie, harcelée par son mari,saisit un presse-papiers qu'elle lui lance à la tête. Clayton s'écroule... Je vous en prie, murmura-t-elle d'une voix tremblante. Retournez dans votre chambre.. On va venir... vous trouver ici. Pour l'instant, Clayton était hors de combat. Mais on avait pu entendre les cris d'Elsie. Qu'on trouve Harold chez elle ne pourrait créer qu'embarras et méprise. Pour lui comme pour elle, au-tant ne pas provoquer de scandale. Il avait à peine regagné sa chambre qu'il entendit ouvrir une porte. Il ne se coucha pas et attendit. Tôt ou tard, il le savait, Elsie viendrait. II attendit près d'une heure. Puis on frappa très doucement à sa porte. Ce n'était pas Elsie mais sa mère et son aspect consterna Harold. Elle semblait avoir brusquement vieilli de dix ans. Sa tête grise était complètement échevelée et de profonds cernes noirs marquaient ses yeux. Il s'empressa de lui avancer un siège. Elle s'assit, la respiration oppressée. — Vous semblez bouleversée, Madame. Puis-je vous offrir quelque chose ? Elle secoua la tête. — Non. Ne vous occupez pas de moi. Je suis très bien. Ce n'est que le choc, Mr Waring, il est arrivé quelque chose d'affreux. — Clayton est-il sérieusement blessé ? — Il est mort. La chambre parut se mettre à tourner. Durant quelques secondes, Harold fut dans l'incapacité de proférer un son. — Mort ? répéta-t-il enfin, d'une voix sourde. — Le coin du presse-papiers l'a atteint juste à la tempe, dit Mrs Rice d'un ton monocorde, épuisé, et il est tombé la tête sur le garde-feu. Je ne sais pas lequel des deux chocs l'a tué... mais il est mort... cela ne fait aucun doute. Un désastre, désastre, désastre... Harold ne pouvait penser à autre chose. — C'est un accident. Je l'ai vu ! dit-il avec véhémence. — Evidemment ! répondit Mrs Rice, la voix sèche. Je le sais. Mais... mais... tout le monde pensera-t-il la même chose ? Je... franchement, j'ai peur. Nous ne sommes pas en Angleterre. — Je puis confirmer l'histoire d'Elsie, dit lentement le jeune homme. — Oui... et elle peut confirmer la vôtre, c'est ça ! Harold, de nature intelligent et prudent, comprit ce qu'elle suggérait, et la faiblesse de leur position. Il avait passé beaucoup de son temps en compagnie d'Elsie. En outre, l'une des Polonaises les avait vus dans le bois de sapins, dans des conditions un peu compromettantes. Ces femmes n'avaient pas l'air de parler anglais mais peut-être en comprenaient-elles quelques mots tels que «jalousie», «mari». En tout cas, la fureur jalouse de Clayton avait été éveillée par ce qu'on lui avait dit... et lui, Harold, se trouvait dans la chambre d'Elsie quand son mari était mort. Rien ne prouvait qu'il n'avait pas délibérément attaqué Philip Clayton avec le presse-papiers... que le mari jaloux n'avait pas surpris sa femme dans ses bras. Il n'y avait qu'Elsie et lui pour prétendre le contraire. Les croirait-on ? (A suivre...)