Résumé de la 58e partie - Mr Waring apprend que Clayton est mort... II se sentit brusquement glacé de peur. Non, impossible d'admettre un instant qu'on puisse les condamner à mort, Elsie ou lui, pour un meurtre qu'ils n'avaient pas commis. On ne pourrait guère les accuser que d'homicide par imprudence. Mais cela existait-il dans ce pays perdu ? De toute façon, en admettant que leur innocence soit reconnue, il y aurait une enquête... Les journaux en parleraient... Un jeune politicien d'avenir... Un mari jaloux, une jolie femme... jamais sa carrière ne survivrait à un scandale pareil. — Ne pouvons-nous pas nous débarrasser du corps, demanda-t-il brusquement. Le mettre quelque part ? Il rougit sous le regard scandalisé de Mrs Rice. — Mon cher Harold, nous ne vivons pas un roman policier ! Ce serait de la folie que d'essayer de faire une chose pareille. — Oui, évidemment, admit-il. Mais que faire ? Mon Dieu, que faire ? Mrs Rice secoua la tête, les sourcils froncés, elle réfléchissait désespérément. — ... Peut-on faire quelque chose ? insista Harold. N'importe quoi pour éviter ce désastre ! — Elsie, ma petite fille, gémit Mrs Rice. Je ferais n'importe quoi pour elle. Cela la tuera... Vous aussi, votre carrière, tout... — Ne pensez pas à moi, réussit à répondre Harold. — Et tout cela est tellement injuste.. Je sais, moi, qu'il n'y avait rien entre vous... Mais les autres gens. — Oui, et comble de malheur, nous ne sommes pas en Angleterre. — Mais... Mrs Rice releva la tête. C'est exact, nous ne sommes pas en Angleterre. Je me demande si l'on ne pourrait pas... — Quoi donc ? dit vivement Harold. — Combien avez-vous pris d'argent ? demanda Mrs Rice à brûle-pourpoint. — Pas énormément. Mais je pourrais télégraphier qu'on m'en envoie davantage. — Il nous en faudra pas mal dit la vieille dame avec amertume. Mais je crois que cela vaut la peine d'essayer. Harold entrevit une lueur d'espoir. — Quelle est votre idée ? — Nous n'avons aucun moyen de cacher cette mort nous-mêmes mais je pense qu'on peut essayer de faire étouffer l'affaire officiellement ! — Vous le croyez réellement ? demanda Harold, plein d'espoir mais légèrement incrédule. — Oui, d'ailleurs, le gérant de l'hôtel sera de notre côté. Il n'a aucun intérêt. à ébruiter l'affaire. Et, je le sais d'expérience, on peut acheter n'importe qui, dans la Balkans... Quant à la police, elle est sans doute plus corrompue que les civils... Fort heureusement, j'ai l'impression que personne, dans l'hôtel, n'a fait attention à ce qui s'est passé. — Qui occupe la chambre à côté de celle d'Elsie ? — Les deux Polonaises. Elles n'ont rien entendu, sans quoi elles seraient sorties dans le couloir. (A suivre...)