Lâchage Les Etats-Unis font face à une désaffection de la part de leurs alliés qui quittent l?Irak l?un après l?autre. La décision du gouvernement espagnol de retirer ses troupes d?Irak est en train de faire boule de neige parmi les pays qui ont soutenu la coalition dans sa guerre. Hier, c?était au tour du président du Honduras, Ricardo Maduro, d?annoncer qu'il avait ordonné le retrait «dans les meilleurs délais possibles» des 368 militaires envoyés en Irak, alors que le Premier ministre thaïlandais doit trancher incessamment. «J'ai fait savoir ce jour aux pays membres des forces de la coalition et aux autres pays amis que j'ai décidé le retrait des troupes honduriennes d'Irak», a affirmé le président Maduro à une chaîne de radio et de télévision du pays. Le président hondurien y est apparu en compagnie du ministre de la Défense, Federico Breve, ainsi que du chef d'état-major des forces armées honduriennes, le général Isaias Barahona. «J'ai ordonné au secrétaire d'Etat à la Défense nationale l'exécution de la décision prise dans les meilleurs délais possibles et dans des conditions de sécurité pour nos troupes», a-t-il indiqué. Il a cependant ajouté que «le Honduras continuerait à coopérer sur le plan politique et diplomatique afin de contribuer au bien-être du peuple irakien grâce à la consolidation d'un régime démocratique qui lui restituera le plein exercice de sa souveraineté». Washington a réagi aussitôt après l?annonce de cette décision. Le porte-parole du département d'Etat américain, Richard Boucher, a déclaré que les Etats-Unis espèrent «une clarification» de la part du Honduras sur le maintien de son contingent en Irak. Le Honduras avait auparavant décidé une «évaluation urgente» du maintien ou non des troupes envoyées en Irak après l'annonce dimanche du retrait rapide de l'Espagne de ce pays. «Une minutieuse et urgente évaluation a été ordonnée sur la question de la permanence de nos troupes à la suite du nouveau contexte et des circonstances différentes qui existent en Irak», avait indiqué le chef de la diplomatie hondurienne Leonidas Rosa. Il avait précisé que le président Ricardo Maduro était informé «constamment de manière à prendre une décision à court terme». Le Honduras avait envoyé 368 soldats qui ont intégré la brigade Plus Ultra, basée à Najaf, rassemblant aussi des militaires salvadoriens, dominicains et espagnols. Le contingent hondurien a essuyé au moins six attaques au mortier depuis décembre et un militaire a été blessé, provoquant un débat dans le pays sur un retour du contingent avant le terme de son mandat en juillet. La Thaïlande devra suivre, à la lumière de la situation qui prévaut en Irak. «La sécurité des soldats thaïlandais en Irak est ma priorité, devant leur mission humanitaire», a déclaré le Premier ministre Thaksin Shinawatra à la presse. Il y a lieu de rappeler que le Nicaragua a rapatrié ses troupes au mois de février dernier.